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« Avez-vous remarqué qu’on voit moins de vaches qu’autrefois dans les régions rurales du Québec? Cela s’explique par le fait que plusieurs producteurs laitiers jugent que confiner les vaches à l’étable à longueur d’année leur permet de mieux combler les besoins nutritionnels des bêtes », note Elsa Vasseur, professeure adjointe au département des sciences de l’Université McGill*.
Le pâturage ou l’étable?
On a aussi tendance à supposer que l’existence des vaches est plus agréable à l’extérieur, mais qu’en « pensent » les principales intéressées? Pour le savoir, Mme Vasseur et son équipe de recherche ont testé la préférence des vaches en leur donnant le choix entre un accès au pâturage ou à l’étable.
« Nous avons pris soin de tester des vaches qui étaient déjà familières avec les pâturages, car des animaux qui n’y seraient pas habitués pourraient craindre de sortir. De plus, nous avons fourni la même nourriture – de l’herbe fraîche et un ensilage d’herbe – aux vaches au pâturage et à l’étable. Ainsi, on minimise le risque que la nourriture soit la principale motivation des vaches à préférer le pâturage. On les comprendrait d’opter pour “un bon snack” plutôt que du foin sec! » rigole la chercheuse.
Résultat de l’étude : la grande majorité des vaches ont préféré le pâturage, sauf lors d’une semaine froide, pluvieuse et venteuse. La préférence pour l’extérieur se manifeste-t-elle uniquement à la belle saison? « Étonnamment, non, répond Mme Vasseur. Au cours d’une autre étude, j’ai vu les vaches choisir de sortir pendant l’hiver et même se coucher dans la neige! »
Plusieurs bienfaits
En fréquentant les pâturages, les vaches retirent plusieurs bienfaits, notamment une meilleure santé du pis et une réduction des blessures et de la boiterie. De plus, ces animaux peuvent exprimer une plus grande variété de comportements naturels tels que socialiser, se toiletter et se reposer, ajoute-t-elle.
Le bien-être des animaux de la ferme est un enjeu qui suscite de plus en plus l’intérêt des chercheurs, des producteurs agricoles et du public. « Cette question est au cœur de mes préoccupations depuis 15 ans, précise d’ailleurs Mme Vasseur. L’objectif de mes recherches est de donner aux vaches laitières des conditions de vie qui répondent à leurs besoins physiques et émotionnels. » Dans cette optique, la chercheuse s’est penchée sur l’accès des vaches au pâturage.
Vaches au pâturage Cette expérience s’est déroulée d’avril à juin 2012 sur un troupeau de 32 vaches de race Holstein appartenant au Centre de recherche en production laitière biologique du campus d’Alfred, en Ontario. |
Marie-Claude Ouellet, Agence Science-Presse
*En plus d’enseigner, Elsa Vasseur est titulaire de la Chaire de recherche industrielle CRSNG-Novalait-PLC-Valacta sur la vie durable des bovins laitiers.