Actualités 16 juillet 2020

Un nouvel outil pour connaître les effets sanitaires des pesticides

Avec la quantité d’informations qui s’écrit sur les pesticides, il peut être difficile d’obtenir l’heure juste quant à leurs effets sur la santé des travailleurs. La diffusion d’un rapport d’expertise de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité au travail (IRSST) permettra aux producteurs et à leurs employés d’y voir plus clair.

Produit à la demande de l’Union des producteurs agricoles (UPA), le document présente l’état actuel des connaissances concernant les effets sanitaires certains, probables ou possibles de 25 ingrédients actifs qu’on retrouve dans les pesticides les plus vendus ou dont les ventes sont en croissance au Québec. Parmi les ingrédients, mentionnons l’atrazine, le dicamba, le glyphosate et les néonicotinoïdes.

Chacun des pesticides est présenté sous forme de fiche. Les effets sanitaires susceptibles d’être provoqués par une exposition à court ou moyen et long terme sont classés selon le degré de certitude apportée par l’accumulation de preuves scientifiques.

France Labrèche. Photo : Gracieuseté
France Labrèche. Photo : Gracieuseté

Pour la réalisation de ce rapport, les experts de l’IRSST ont utilisé les renseignements de la littérature scientifique rassemblés par les organisations nationales et internationales en matière de santé et de sécurité au travail. Sauf exception, le rapport n’a pas considéré les conclusions des articles scientifiques individuels.

« En recherche, les résultats d’une seule étude ne suffisent pas pour établir une causalité. Les effets de certains pesticides sur la santé humaine sont étudiés depuis peu et il n’y a pas encore suffisamment de preuves solides pour tirer des conclusions », explique en entrevue l’épidémiologiste et chercheuse France Labrèche, de l’IRSST. 

Par exemple, même si les connaissances s’accumulent concernant les effets des néonicotinoïdes sur les abeilles, leurs effets sur les humains ont été relativement peu documentés. « Cependant, le manque de preuves ne veut pas dire qu’il y ait absence d’effet nuisible. D’où l’importance de rester prudent avec l’utilisation de ces substances », prévient-elle.

Si les effets à court terme d’une exposition professionnelle à un pesticide en particulier sont faciles à identifier, il est plus ardu d’établir un lien de causalité avec des problèmes de santé qui peuvent survenir plusieurs années plus tard comme le cancer ou la maladie de Parkinson. « Le travailleur a pu être exposé à plusieurs pesticides ou ne se souvient plus de ceux qu’il a utilisés, quand et en quelle quantité, nuance la chercheuse. Les études épidémiologiques suivant sur le long terme la santé des travailleurs exposés aux pesticides sont très intéressantes, mais encore peu nombreuses. »

Pour consulter le rapport en ligne : bit.ly/38Ig4PL