Syndicalisme 27 mars 2024

Au tour du Saguenay–Lac-Saint-Jean de se mobiliser

La mobilisation du milieu agricole québécois prend de l’ampleur. Après ceux du Bas-Saint-Laurent et de Charlevoix, les tracteurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean ont défilé en grand nombre, le 27 mars. Les agriculteurs réclament, haut et fort, l’aide des deux paliers de gouvernement.

Plus de 150 personnes ont participé au rassemblement. Trois convois de tracteurs, partis tôt en matinée de Saguenay, Saint-Félicien et Dolbeau, ont convergé vers Alma. Certains ont fait jusqu’à six heures de route pour joindre le point de ralliement.   

Une participation qui démontre l’ampleur de la « crise » actuelle, selon le président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Mario Théberge.

La mobilisation régionale a réuni plus de 150 producteurs agricoles.

« Si le premier ministre ne comprend pas avec ça, il ne comprendra jamais », a-t-il affirmé au terme de l’événement. Car, selon lui, les producteurs agricoles se sentent « carrément négligés » par François Legault. « Ça fait deux ans qu’on le dit que ça ne va pas bien en agriculture! »

La flambée du prix des terres agricoles, des taux d’intérêt et des intrants, ainsi que l’inflation et l’endettement font la vie dure aux producteurs agricoles. Selon les prévisions, le revenu net agricole pourrait chuter de 86 % au Québec en 2024, relève M. Théberge. 

On a besoin de programmes d’aide adaptés à notre région, ajoute le président de la fédération régionale. Les régions périphériques, comme la nôtre, sont désavantagées et pas rien qu’un peu. On est traités comme les autres, avec les mêmes programmes, mais on est plus mal pris.

Mario Théberge

« Ça déchire le cœur »

Mario Théberge affirme recevoir des appels de producteurs agricoles, qui se retrouvent en situation financière difficile. « Ça déchire le cœur, lance-t-il. C’est alarmant pour plusieurs. »

Selon lui, l’absence de mesures significatives pour le milieu agricole dans le récent budget provincial a été « la goutte qui a fait déborder le vase ».     

Pour la relève

Le producteur laitier d’Albanel, Claude Gilbert, n’a pas hésité à participer à la mobilisation. Celui-ci dit être très préoccupé pour la relève agricole. « Il va falloir [que les gouvernements] fassent de quoi parce que nos jeunes vont se décourager! »

« Le métier d’agriculteur, c’est un métier noble, mais il n’est pas valorisé, se désole M. Gilbert. Pourtant, on nourrit le monde. »