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Toc! Toc! Toc! On frappe à votre porte. « Des sols de remblai pas chers, ça vous intéresse? » Votre interlocuteur en rajoute : « Voici les analyses, tout est conforme. En plus, on fournit la niveleuse. Mon gars n’est pas loin et on pourrait vous livrer ça cet après-midi. » Quelle aubaine! Mais attention, c’est possiblement trop beau pour être vrai. Et s’il n’y a pas d’agronome au dossier, c’est certainement une arnaque.
Depuis quelques années, des dizaines d’agriculteurs, sans le savoir, se sont fait jouer un vilain tour par un réseau criminel. Selon la Sûreté du Québec, ces malfaiteurs écoulent au rabais des sols contaminés provenant de chantiers d’excavation en faisant des déclarations mensongères et en produisant des analyses de sols falsifiées. Ça coûte en effet beaucoup moins cher d’agir illégalement que d’envoyer ces sols dans des lieux d’enfouissement ou des centres de décontamination à plus de 50 $ la tonne, transport en sus.
Impacts à la ferme
Du côté de l’exploitation agricole, on peut se retrouver avec des sols pouvant contenir un niveau élevé de contaminants chimiques ou de produits pétroliers et un remblai inadéquat sur les plans agronomique et environnemental. Dans les pires cas, on peut penser à des baisses de rendement, à des teneurs élevées en contaminants comme le plomb dans les végétaux et à une perte de valeur du fonds de terre. Les remblais pour les bâtiments de ferme peuvent aussi être contaminés et l’on contribue, sans le savoir, au crime organisé.
C’est entre autres pour éviter les problèmes de ce genre que la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) exige l’implication d’un agronome dans tout dossier de remblai agricole. Dans plusieurs cas, il faut même une autorisation de la CPTAQ.
Le rôle de l’agronome
Une recommandation agronomique vous assurera d’un remblai fait dans les règles de l’art et selon la réglementation. Rappelons que l’agronome est régi par la Loi sur les agronomes et par un code de déontologie. De plus, comme tous les professionnels encadrés par un ordre professionnel, l’agronome détient une assurance responsabilité en cas de pépin.
Entre autres choses, l’agronome veillera à ce que le remblai permette effectivement d’améliorer le potentiel agricole du sol, car c’est la seule justification admissible auprès de la CPTAQ. Typiquement, il s’agit soit d’augmenter l’épaisseur d’un sol mince, de combler une dépression impossible à corriger par nivellement, de contrer un problème d’égouttement ou de restaurer un sol perturbé ou décapé.
Garantie de qualité de sol Pendant les diverses étapes de conception, de réalisation et de suivi, l’agronome s’assurera de l’approvisionnement d’un sol de qualité. Il fera souvent affaire avec d’autres experts accrédités pour obtenir une garantie de qualité chimique et de propreté des sols excavés. Évidemment, toutes ces démarches ont un coût, mais c’est le prix de la qualité et de la légalité. |
Marc Hébert, agr. et Simon Comtois, agr