Régions 9 avril 2020

La laiterie Óra possède maintenant son usine de transformation

RIVIÈRE-DU-LOUP — Trois ans après avoir sondé le marché avec son lait entier et son lait au chocolat, la Laiterie Óra poursuit son développement au moyen de sa propre usine de transformation depuis la mi-janvier dans le parc industriel de Rivière-du-Loup, dans le Bas-Saint-Laurent.

Jean-Mathieu D’Amour
Jean-Mathieu D’Amour

« C’était dans nos plans dès le départ, mais on se devait d’y aller par étapes. Pour tâter le marché et mieux connaître la demande, nous avons amorcé notre transformation dans les locaux du Centre de développement bioalimentaire du Québec, à La Pocatière. C’était moins pratique, car nous devions louer les installations. De plus, la distance pour le transport du lait de la ferme vers l’usine était plus grande. C’était clair que nous voulions établir notre usine à Rivière-du-Loup. La Corporation du motel Universel a construit l’usine selon nos plans et nous louons les installations qui sont à quelques kilomètres seulement de la ferme laitière [Ferme D’Amour] », explique l’unique actionnaire de la Laiterie Óra, Jean-Mathieu D’Amour, qui a mis en œuvre le développement de l’entreprise et qui y travaille avec sa conjointe, Kim Belzile.

Troupeau de 52 vaches

Le lait provient du troupeau de 52 vaches en lactation de la Ferme D’Amour. Il est livré à l’usine Óraw par les Producteurs de lait du Québec.

« Comme n’importe quel agriculteur, je vends mon lait aux Producteurs et comme n’importe quel transformateur, je le leur rachète », illustre le producteur-transformateur. Actuellement, environ 50 % de la production de lait du troupeau Holstein est transformée en lait Óra. « On vise 100 % d’ici quelques années pour l’expansion du marché et l’ajout de nouveaux produits comme le beurre », ajoute M. D’Amour.

Une idée de longue date

En 2009, Jean-Mathieu D’Amour a acquis la ferme de son grand-père. L’année suivante, il a acheté la terre du voisin. Dès lors, il a envisagé de transformer et de vendre son propre lait.

« Nous avons aussi un poulailler et nous faisons la vente d’œufs à la ferme. Nos clients nous demandaient d’avoir du lait. Nous avons donc commencé à regarder les possibilités pour le faire. Nos recherches nous ont appris que ça se faisait d’utiliser son lait pour une fromagerie, mais ça n’existait pas pour du lait. Dès le départ, l’intérêt des consommateurs était palpable et notre production est toujours en croissance. Nos produits sont maintenant offerts dans plusieurs épiceries et dépanneurs de Québec à Mont-Joli et le seront bientôt en Gaspésie grâce à une entente avec un distributeur », indique Jean-Mathieu D’Amour.

Jusqu’à maintenant, la Laiterie Óra s’occupait elle-même de la distribution de ses produits. « Nous avons un camion et un chauffeur qui se promène sur le territoire, mais ce n’était pas envisageable de se rendre jusqu’en Gaspésie pour des questions de distance. C’est pourquoi nous voulions une entente avec un distributeur. Nous sommes présents chez Metro et dans plusieurs supermarchés IGA, Sobey’s et Super C », mentionne-t-il.

Les produits actuels comptent un lait entier non homogénéisé « avec la crème dessus », comme le disent les consommateurs, et un lait au chocolat fait à partir de pastilles de chocolat à 54 % achetées à la boutique Le Vrac, de Rivière-du-Loup, et non de poudre de cacao comme c’est généralement le cas. De plus en plus, les gens veulent connaître la provenance des produits qu’ils consomment.

À moyen terme, sur un horizon de cinq ans, l’objectif est d’atteindre la production optimale des installations, soit 1 000 litres de lait à l’heure et d’être en activité sept jours sur sept.

« La demande est en croissance constante depuis trois ans. D’ici 12 à 15 mois, on espère transformer 100 % du lait de notre troupeau. Ensuite, on se tournera vers d’autres producteurs qui partagent nos valeurs concernant le bien-être animal et l’environnement », conclut M. D’Amour. 

112 douzaines par jour

L’entreprise compte trois entités distinctes, soit la Ferme D’Amour, la Laiterie Óra et les Œufs Fraserville, qui commercialisent aussi leurs produits sous la marque Óra. Les trois entreprises emploient neuf personnes, dont deux embauchés pour la nouvelle usine. Le lait Óra est offert en formats de 1 L et de 473 ml ou de 2 et 10 L pour les pâtisseries et restaurants.

Le quota avicole de l’entreprise vient d’augmenter de 15 000 à 18 000 poules pondeuses et l’exploitation ne parvient quand même pas à répondre à la demande. « On produit 112 douzaines par jour », indique M. D’Amour.

L’usine se trouve dans un bâtiment neuf situé dans le parc industriel de Rivière-du-Loup.
L’usine se trouve dans un bâtiment neuf situé dans le parc industriel de Rivière-du-Loup.

Alexandre D’Astous, collaboration spéciale