Le dernier rapport sur les ensemencements vient d’être publié ce matin. Les agriculteurs canadiens ont déclaré avoir semé 7,3 millions d’acres de soya, soit 33,2 % de plus qu’en 2016. Il s’agit d’un record absolu.

Les producteurs ont même semé plus de soya et de canola que de blé. Du jamais vu, révèle Statistique Canada.

Au Québec, ce que l’on retient, ce sont les 983 500 acres ensemencés en soya cette année, qui dépassent les 939 000 acres de maïs. Là aussi, du jamais vu.

À moins d’une catastrophe climatique, le Québec et le Canada se dirigent tous deux vers une récolte exceptionnelle de soya.

L’impact sur les prix

Gabriel Joubert-Seguin, stratège de marché chez R.J. O’Brien & Associés, estime que la récolte record du Brésil met déjà beaucoup de pression sur les prix mondiaux du soya. « Si les États-Unis atteignent le même rendement que l’an dernier, le prix du soya pourrait passer sous la barre des 400 $/t. Je conseille donc aux producteurs qui ne l’ont pas encore fait de fermer des contrats », dit M. Joubert-Seguin. À l’inverse, il croit que le prix du maïs peut remonter. « On projette une baisse des stocks pour l’année commerciale 2017-2018 de 10 % aux États-Unis et de 15 % mondialement, en plus du prix du blé fourrager qui est rendu plus cher. Le prix du maïs-grain pourrait donc monter à 210 ou 215 $/t. Le cas échéant, je conseillerais aux producteurs de commercialiser leur maïs », recommande le stratège.

Le Manitoba, une puissance en devenir

La province qui connaît la plus forte progression dans la production de grains est sans contredit le Manitoba. Ses superficies ensemencées en soya ont effectué un bond prodigieux de 40 % comparativement à 2016, pour atteindre 2,3 millions d’acres, soit deux fois plus que le Québec. Les agriculteurs manitobains ont également doublé leurs ensemencements de maïs par rapport à 2014, pour un total de 410 000 acres en maïs-grain en 2017.