Actualités 11 août 2015

Une récolte prometteuse pour le blé d’automne

Les moissonneuses-batteuses démarrent dans différentes régions du Québec afin de prendre d’assaut les champs de blé. La récolte s’annonce particulièrement productive.

Cependant, au moment d’écrire ces lignes, pour plusieurs champs, on recommandait de moissonner avant la prochaine pluie, autrement la baisse de la qualité du grain allait pouvoir miner la rentabilité du blé destiné à la consommation humaine.

« Dans Lanaudière, en Montérégie et dans une partie de l’Estrie, de nombreux champs sont arrivés à maturité. Et si le blé d’automne est encore au champ au moment de la prochaine pluie, l’humidité fera germer le grain, et l’indice de chute passera sous le seuil des 250 secondes. Pour le boulanger qui l’utilisera, cela suscitera des problèmes de levée [de la pâte] et de coloration du pain. C’est très problématique », commente Rudy Laixhay, qui effectue le suivi sur plus de 3 500 hectares de blé d’automne pour les Moulins de Soulanges.

Les récoltes du blé semé à l’automne affichent un retard d’une dizaine de jours, évalue M. Laixhay. En Montérégie et dans Lanaudière, environ 20 % des superficies seulement seraient récoltées (en date du 7 août). Par contre, les rendements sont impressionnants, avec une moyenne de cinq tonnes à l’hectare.

À Saint-Édouard, les frères Marc et Raymond Durivage sont en pleine récolte. Trois moissonneuses travaillent simultanément afin de terminer les 240 hectares de blé. « Je suis satisfait. Nous avons des zones de 7 tonnes à l’hectare et d’autres un peu moins bonnes de 3,5 tonnes; ça donne une moyenne correcte. Mais c’est la maladie qui nous inquiète. Il a plu beaucoup », mentionne Marc. Étonnamment, ce sont des champs semés à la volée et non au semoir qui ont le mieux résisté au gel mortel. Les producteurs évaluent tout de même à 40 % les pertes de la culture de blé associées au gel.

Par ailleurs, on rapporte très peu de lots déclassés : le taux moyen de protéines est de 11 % et l’indice de chute est correct. « Les producteurs du Québec ont vraiment amélioré leur efficacité en ce qui concerne les céréales d’automne. Cette filière se développe très bien et a encore beaucoup de potentiel, notamment en Beauce et dans les Bois-Francs, où les sols et la couverture de neige se révèlent très propices aux céréales d’automne », note M. Laixhay.

Chez Semican, une entreprise de semences spécialisée dans les céréales, Luc Julien remarque que le seigle et le blé d’automne ont le vent dans les voiles. « Le nombre d’hectares s’accroît chaque année. Nous estimons que, dans trois ans, les superficies ensemencées en céréales d’automne auront crû de 45 %. C’est très significatif »,  juge M. Julien.