Actualités 31 août 2016

Le prix des aliments baisse aux États-Unis, mais pas ici

Alors que le prix de plusieurs denrées agricoles est en baisse des deux côtés de la frontière, seuls les consommateurs américains profitent d’une diminution des prix dans les supermarchés.

En effet, le prix des aliments consommés à la maison a diminué de 1,6 % de juillet 2015 à 2016 aux États-Unis (Bureau of Labor Statistics), créant un des très rares épisodes de déflation dans ce secteur. Statistique Canada indique que, pendant cette même période, le prix des aliments a augmenté de 1,6 % au pays. Tous les aliments ne suivent pas la même tendance et le prix des fruits et légumes, par exemple, était en hausse dans les deux pays en raison de la sécheresse en Californie. Aux États-Unis, ce sont le bœuf haché et les œufs qui semblent le plus en baisse de prix, mais un grand nombre d’autres aliments coûtent moins cher que l’an dernier.

Aux États-Unis, la chute des prix est expliquée par un excès d’offre, notamment causé par la hausse de la valeur du dollar américain et la baisse des importations chinoises. Des économistes invoquent également la baisse du prix de l’énergie, qui facilite le transport et la réfrigération des aliments. Selon une enquête du Wall Street Journal, les épiciers américains voient leurs profits diminuer malgré une hausse des volumes vendus en raison des prix plus bas. Walmart, l’un des rares joueurs qui semblent tirer leur épingle du jeu, a été parmi les premiers à avoir baissé ses prix de détail tôt en 2016.

Au Canada, plusieurs produits agricoles de base se vendent tout de même moins cher, que ce soit le lait, les œufs, le porc, les céréales ou le bœuf. « La différence est certainement liée au taux de change. Il est également possible que nous soyons en léger décalage avec les É.-U.; une baisse ou une non-hausse pourrait donc suivre au Canada. Il y a également une surproduction de lait et d’œufs aux États-Unis présentement, ce qui peut créer une pression à la baisse temporaire sur les prix », a expliqué Maurice Doyon, professeur d’agroéconomie à l’Université Laval.