Politique 30 novembre 2016

Taxes foncières : la réforme nuira aux petits producteurs

Ce matin, la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ) a sauté dans le débat entourant la réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA) pour affirmer qu’elle nuira aux petits producteurs.

Elle soutient que les changements annoncés nuiront à l’ensemble des producteurs agricoles, mais plus particulièrement aux petites entreprises agricoles et aux producteurs situés près de grands centres urbains.

Par voie de communiqué, la présidente Caroline Poirier affirme que la réforme permettra à 3 200 nouveaux participants de bénéficier du remboursement de 78 % de leurs taxes foncières, mais que ce sera au bénéfice d’acheteurs de terres dont les objectifs sont les loisirs et la villégiature.

La CAPÉ s’inquiète également pour la relève, notamment en horticulture, qui s’établit sur de petits lots agricoles et qui se retrouve en forte compétition avec les acheteurs dont les intentions sont autres que de vivre de l’agriculture. L’organisme affirme que les magnifiques paysages agricoles de certaines régions du Québec attirent les acheteurs bien nantis et constate qu’à certains endroits, on voit apparaître des problèmes de gentrification rurale qui nuisent à l’établissement de la relève agricole.

« Le gouvernement Couillard nous démontre une fois de plus qu’il ignore le problème de l’accaparement des terres agricoles en instaurant une mesure qui, à nos frais, incitera les agriculteurs de loisir et de villégiature à acquérir des terres au détriment de la relève et des agriculteurs établis. Comment pouvons-nous accepter cet enrichissement des mieux nantis au détriment des agriculteurs? » a conclu le vice-président de la CAPÉ, François Handfield.

Le ministre de l’Agriculture du Québec, Pierre Paradis, qui devrait être présent demain au Congrès de l’Union des producteurs agricoles, sera certainement questionné par les délégués sur son projet de réforme du PCTFA.