Politique 7 août 2015

Poissant prêt à déchirer sa chemise pour la gestion de l’offre

Producteur laitier à Saint-Philippe, Jean-Claude Poissant sort les griffes pour défendre l’intégralité de la gestion de l’offre.  

« Je suis prêt à déchirer ma chemise », confie en entrevue téléphonique celui qui est aujourd’hui candidat libéral dans la circonscription de La Prairie. La gestion de l’offre instaurée en 1970 par Pierre-Elliott Trudeau est, rappelle-t-il, le principal engagement de son parti en agriculture et « une fierté » pour son chef Justin, fils de l’ancien premier ministre.    

« Un pays sans agriculture, c’est un pays qui n’a pas d’âme », lance celui qui a été administrateur de son syndicat de base de L’Acadie pour l’Union des producteurs agricoles. Aujourd’hui, il est aussi toujours ambassadeur des Producteurs de lait du Québec.

Serait-il prêt à envisager la possibilité que le Canada soit absent d’un éventuel Partenariat transpacifique afin que la gestion de l’offre soit maintenue dans son intégralité? À cette question hypothétique, il réplique que le Parti libéral du Canada (PLC) est en faveur de cette entente commerciale de libre-échange, mais pas à n’importe quel prix.

Pour la sécurité alimentaire

« Ce qu’il y a sur la table, déclare-t-il, personne ne le sait. Nous, on dit qu’Harper ne doit pas signer une entente en cachette. On a vu signer une entente avec l’Union européenne qui a laissé entrer 17 700 tonnes de fromage. Est-ce que les producteurs avaient été consultés? Je ne le pense pas. Par contre, les provinces devaient donner leur aval. C’était déjà un plus. Mais là, avec l’entente qui est sur la table, il n’est pas question des provinces. C’est très dangereux. »

Jean-Claude Poissant veut faire de la sécurité alimentaire son cheval de bataille. À son avis, celle-ci doit devenir une norme nationale. Sa formation, avance-t-il, veut aussi créer un organisme national de promotion de l’agriculture et de l’agroalimentaire, un peu à l’image d’Aliments du Québec. Il dénonce ainsi l’abolition du Secrétariat national de la ruralité par le gouvernement conservateur.

Les « agri-compliqués »

Outre la gestion de l’offre, indique Jean-Claude Poissant, le PLC entend revoir le cadre stratégique Cultivons l’avenir II qui vient à échéance en 2018. Il dénonce la complexité des différents programmes Agri-risques, Agri-relance, Agri-investissement et autres.

« On appelle ça les agri-compliqués », ironise-t-il.

Enfin, Jean-Claude Poissant promet qu’un gouvernement libéral va rétablir le programme d’accès aux travailleurs étrangers temporaires.

« Il y a beaucoup de fruits et de légumes qui sont restés au champ l’automne dernier, fulmine-t-il. Des producteurs ont perdu leur récolte au champ, faute de travailleurs. Dans Mirabel, c’est 50 M$ qu’on a perdus ainsi. C’est inconcevable. »