Politique 3 septembre 2014

LAIT : oui à un accord USA-Union européenne

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Les producteurs et transformateurs laitiers américains ont très bien reçu l’annonce de négociations.

Cette annonce visant à conclure un accord global de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis a reçu un accueil favorable de la part des producteurs de lait américains, contrairement à leurs vis-à-vis canadiens.

Le président Obama a fait état du « Partenariat transatlantique sur le commerce et sur l’investissement » (PTCI) dans son discours sur l’état de l’Union, le 12 février dernier. Il l’a confirmé le lendemain dans un communiqué conjoint avec les présidents de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, et du Conseil européen, Herman Von Rompu.

Les États-Unis exportent désormais 13 % de leur production laitière à l’étranger. Ces expéditions ont totalisé 5 G$ en 2012, mais seulement 88 M$ sont allés vers l’Union européenne.

« Les exportations laitières américaines vers l’Europe sont actuellement limitées non par notre incapacité à concurrencer sur ces marchés, mais par des barrières non tarifaires et par des tarifs significatifs », a déclaré le président du US Dairy Export Council, Tom Suber.

Le président Suber a précisé que ces discussions devaient lever l’obstacle causé par les indications géographiques sur les produits laitiers, comme le Gruyère et le Gorgonzola, utilisés par l’Europe pour protéger ses marchés. « Accorder à un groupe de producteurs le monopole d’utiliser des termes génériques constitue une barrière au commerce et ne peut pas être plus longtemps accepté par les États-Unis », a-t-il dit. Surtout que déjà, les transformateurs laitiers américains ne peuvent vendre leur fromage Parmesan ou Feta en Europe, a-t-il ajouté.

« Nous croyons qu’il y a un potentiel considérable d’exportations de produits laitiers américains en Europe », a signalé le président de la National Milk Producers Federation (NMPF), Jerry Kozak, notant que les deux aspects (tarifs et barrières non tarifaires) devraient toutefois être sur la table. La NMPF représente la plupart des coopératives laitières étatsuniennes ainsi que les producteurs laitiers qui en sont membres.

Les producteurs de lait américains ne sont toutefois pas prêts à une libéralisation totale de leur marché laitier. On se souviendra que la NMPF a recommandé à Washington de ne pas ouvrir le marché américain aux produits laitiers de Nouvelle-Zélande dans le cadre du Partenariat transpacifique (TPP). Ils craignent en effet qu’une telle ouverture ne leur cause des pertes de 20 G$ sur dix ans.