Politique 5 août 2015

La réforme de l’assurance-emploi fait mal

Alors que s’amorce la campagne électorale, des questions continuent d’être soulevées à propos de la réforme de l’assurance-emploi, qui pénalise les travailleurs saisonniers et les employeurs agricoles.

« Il serait grand temps de valoriser le travail saisonnier dans notre secteur d’activités », plaide Luce Daigneault, directrice générale de la Fédération interdisciplinaire d’horticulture ornementale du Québec (FIHOQ).

« Il faudrait qu’on reconnaisse la contribution de cette main-d’œuvre et qu’on tienne compte de nos besoins », ajoute-t-elle, en entrevue avec  la Terre.

Le ministre Ritz

À la mi-juillet, peu avant le déclenchement des élections par le premier ministre Stephen Harper, Luce Daigneault a fait brièvement part de cet enjeu au ministre fédéral de l’Agriculture, Gerry Ritz, lors du meeting d’été de la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA), à Charlottetown.

« J’ai voulu le sensibiliser à cet enjeu, dit-elle. Je crois même, à sa réaction, qu’il en est conscient et qu’il croit possible de trouver une piste de solution. Ce que nous demandons, c’est qu’on nous reconnaisse le statut d’employeurs saisonniers et qu’on ne pénalise pas nos travailleurs parce qu’ils sont à l’emploi d’entreprises saisonnières. »

Luce Daigneault fait valoir que les nouvelles règles du jeu – la réforme de l’assurance-emploi, très contestée, est en vigueur depuis janvier 2013 – ne touchent pas seulement le Québec.

« En Ontario, constate-t-elle, les entreprises d’horticulture ornementale sont devant la même réalité. On fait tous face à un problème de main-d’œuvre, et la pression sur les travailleurs saisonniers ne fait rien pour améliorer les choses. »

De son côté,  Martine Matteau, directrice d’HortiCompétences, le comité sectoriel de main-d’œuvre en horticulture ornementale, à Saint-Hyacinthe, déplore qu’on semble considérer ces employés comme « des travailleurs de seconde zone ».

« Ce n’est pas de cette façon qu’on les encouragera à rester dans le domaine qu’ils ont choisi et pour lequel ils ont été formés », résume-t-elle.