Politique 30 décembre 2014

Coupe budgétaire des CLD : l’exode des cerveaux ruraux

Plusieurs spécialistes associés au développement économique des localités rurales disparaîtront dans les prochaines semaines : leur poste sera aboli.

 

Et la perte de leur expertise risque d’être énorme de conséquences. « Il y a des connaissances terrain qui ne s’apprennent pas à l’école. L’expérience et les contacts que certains de nos employés ont accumulés depuis des années seront perdus », se désole André Rouleau, directeur général du Centre local de développement (CLD) de Rouyn-Noranda, l’un des rares centres qui ne sera pas, pour l’instant, intégré à sa municipalité régionale de comté (MRC).

À l’instar de plusieurs confrères, le directeur a vu son budget de 1,1 M$ être amputé presque du tiers, soit de 330 000 $. Le principal poste de dépenses étant les salaires, il doit éliminer des emplois. « Non seulement nous devons couper des postes, mais le climat d’incertitude dans lequel nous vivons crée une ambiance malsaine au sein de notre personnel. Les bons employés regardent ailleurs présentement », regrette-t-il.

L’exode des cerveaux

À Charlevoix-Est, Guy Néron, directeur du CLD, devra également remercier des gens qui possèdent une expertise importante pour le développement du milieu, mais il constate avec déception que déjà, une brillante employée a décidé de démissionner.

Pire encore, elle quittera aussi la région, puisqu’elle déménage à Montréal où une firme privée vient de l’embaucher. « L’exode d’une jeune professionnelle comme elle, c’est excessivement dommage pour une localité et une région comme la nôtre », soutient M. Néron.

Ses propos trouvent écho en Gaspésie où Allen Cormier, préfet de la MRC de La Haute-Gaspésie, déplore les pertes d’emploi à venir, notamment chez les jeunes professionnels qui travaillent dans les CLD, les conférences régionales des élus, les Carrefours jeunesse, etc.

« Lorsqu’ils perdront leur emploi, ces jeunes-là partiront ailleurs pour chercher du travail. En Gaspésie, sur une population de 80 000 personnes, l’exode, ça fait aussi mal que la perte d’emplois. On travaille tellement fort à garder nos jeunes », témoigne-t-il, lui qui mentionne fièrement que le CLD de La Haute-Gaspésie est l’un des seuls de la région, qui survivra.