Politique 13 avril 2018

Une bonne note pour la Politique bioalimentaire

Deux experts québécois en économie agroalimentaire saluent la toute nouvelle Politique bioalimentaire 2018-2025, mais se questionnent sur sa mise en œuvre.

« On accorde de la place à la consommation domestique, sans négliger les exportations. On se préoccupe de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement : il y a de la place pour les agriculteurs, mais on s’occupe aussi de la transformation alimentaire », affirme Michel Morisset, professeur à la retraite de l’Université Laval.

« On n’a pas l’ensemble des mesures qui viennent avec, mais dans le dernier budget, il y a quand même eu des annonces structurantes », note celui qui avait été recruté par le ministère de l’Agriculture du Québec en 2009 pour l’élaboration de ce qui devait être la première politique agricole du Québec au printemps 2010. Maintenant, pour mesurer les résultats de la Politique, il faudra attendre de voir si cette dernière réussira à mobiliser tous les intervenants, estime l’observateur.

Plus de moyens concrets, s’il vous plaît

« Il y en a pour tout le monde, mais c’est un peu éparpillé », réagit pour sa part le professeur Daniel-Mercier Gouin, de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval. Le chercheur se questionne sur les moyens que compte prendre le gouvernement pour réaliser sa politique. « Accroître la présence et favoriser l’achat d’aliments sains, locaux et écoresponsables dans les institutions publiques, Jean Garon parlait de ça à l’époque. Renforcer la réduction des risques reliés à l’utilisation des pesticides, comment ça va se faire? Et là, on nous réfère à une feuille de route… à faire. Je reste sur ma faim », résume M. Gouin.

Il juge néanmoins la Politique pertinente et souhaitable, mais pas ambitieuse. « Si les moyens sont mis en œuvre, il y aura des résultats concrets », croit-il. Les deux experts rappellent que la Politique devra relever le défi de sa mise en application, avec l’élection à venir.