Actualités 27 juillet 2016

Pétition déposée : « On va frapper un mur! »

SAINT-HYACINTHE — Les producteurs de grains et de pommes de terre n’ont toujours pas digéré la décision du gouvernement provincial de les avoir obligés à effectuer un choix « déchirant et définitif » concernant les programmes de sécurité du revenu.

Ils ont profité du coup d’envoi de l’Expo de Saint-Hyacinthe, une foire agricole renommée, pour déposer aujourd’hui une pétition de 4 350 noms. Les signataires réclament la mise en place d’un véritable filet de sécurité du revenu afin d’assurer la pérennité de l’agriculture au Québec.

« Il y a urgence d’agir », mentionne d’emblée Alain Laflamme, qui a lancé cette pétition en mars dernier. « Je suis un bon producteur avec une bonne efficacité, poursuit-il, mais je ne dégage pas de surplus permettant d’investir pour améliorer mon entreprise. J’ai rassemblé une vingtaine de producteurs, des jeunes de la relève et des pères de famille. Eux aussi regardent leurs états financiers en se disant qu’on va frapper un mur. »

Alain Laflamme assure que la pétition a été signée par des agriculteurs de toutes les productions, ce qui témoigne, selon lui, d’une inquiétude générale. On assiste à un réel mouvement de solidarité, croit-il. « La Financière agricole du Québec a décidé d’abolir l’ASRA dans certaines productions. Devant cela, il faut se lever et dire “c’est assez! ” L’agriculture est une locomotive économique pour plusieurs municipalités et, si la locomotive ralentit par manque de soutien [du gouvernement], il y aura des emplois en moins dans les régions. Rien de bon pour le Québec », argue M. Laflamme.

Quant au président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, Christian St-Jacques, il a mentionné que les producteurs désirent des entreprises rentables qui peuvent contribuer à l’économie du Québec « et non des entreprises qui survivent ».

Lors de la conférence de presse, le producteur de lait et président de l’UPA, Marcel Groleau, a pris le micro pour souligner que le gouvernement québécois se désengage actuellement de la gestion des risques en agriculture. Cela entraîne de l’inquiétude chez les agriculteurs, mais aussi chez les institutions financières. « Si la productivité a augmenté au Québec, c’est parce que les producteurs ont eu accès au crédit. Vous essaierez de faire financer des projets dans l’avenir avec des programmes [de sécurité du revenu] comme ça. Ce n’est pas une bonne stratégie de couper dans un secteur générateur d’emplois comme le nôtre », a-t-il fait valoir.