Actualités 26 septembre 2014

On s’arrache le Beauceron à l’érable

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Michel Beaudoin a mis plus de quatre ans pour mettre au point un gâteau. Son ingrédient vedette : du vrai sirop d’érable! Pas question pour ce passionné de recourir à des essences artificielles, moins chères. Son Beauceron à l’érable lui donne raison. Le gâteau connaît un succès fou dans les supermarchés de la région de Québec.

« Je me suis fait comme un devoir de donner une plus-value à une richesse que nous ont léguée nos ancêtres », affirme le créateur au sujet du sirop d’érable. Conscient qu’il pourrait augmenter ses profits par l’utilisation d’ingrédients de remplacement moins coûteux, il s’en tient à son idée d’offrir un produit de qualité, porteur d’avenir et riche en souvenirs.

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« Manger un gâteau à l’érable, confie-t-il, c’est pour moi revoir ma grand-mère. Ça me rappelle mon enfance où nous étions huit enfants à la table et qu’il y avait toujours du sirop d’érable. C’est ce que je veux qu’on se rappelle en savourant mon Beauceron à l’érable. »

Cuisinier et propriétaire de restaurants durant plusieurs années, Michel Beaudoin a travaillé d’arrache-pied pour mettre sa recette au point. Il estime son investissement à près de 100 000 $, n’osant penser aux quantités astronomiques de sirop d’érable qu’il a été forcé de jeter aux poubelles. Soucieux de la forte identité de cet ingrédient unique, il ne comprend pas pourquoi les petits gâteaux Vachon ne l’ont jamais mis en vedette.

« Nous sommes dans le pays du sirop d’érable, ajoute-t-il. Ça vient de notre terre. Les Européens sont prêts à payer le gros prix pour un produit identitaire comme ça. Tout le monde se doit d’avoir du sirop d’érable à sa table. On ne réalise pas à quel point c’est difficile d’en produire. »

S’il admet avoir utilisé « beaucoup de chimique » à ses débuts en cuisine il y a 30 ans, Michel Beaudoin affirme avec satisfaction que son gâteau en est aujourd’hui exempt. Sans agents de conservation, sans essences artificielles ni sucre ajouté, son Beauceron à l’érable ne souffre d’aucune imitation.

Pour réussir à offrir un gâteau moelleux comme s’il sortait du four, Michel Beaudoin a recours à la congélation. Une trentaine de minutes à la température de la pièce suffit pour en dégeler une portion. En fait, son principal défi a consisté à trouver la combinaison parfaite, le dosage idéal entre tous les ingrédients « pour qu’ils se tiennent ». Il travaille toujours pour améliorer son dessert à l’érable, notamment pour en réduire la teneur en gras.

Après avoir pensé offrir sa production aux restaurateurs, Michel Beaudoin a vite opté pour son plan B, les supermarchés. Il fabrique et distribue lui-même ses produits dans une quarantaine d’épiceries IGA et sept Metro de la région de Québec. Il prend aussi soin des dégustations pour en assurer la promotion.

En 2013, Michel Beaudoin dit avoir acheté une centaine de barils de sirop d’érable de 45 gallons chacun pour la production de ses gâteaux. Il s’approvisionne auprès d’un acheteur autorisé, Sylvain Routhier, des Produits de l’érable G.L. à Beauceville. Son sirop provient de Beauce-Appalaches, de Saint-Sylvestre et de Saint-Jean-de-Brébeuf, cette région de montagnes où l’on retrouve « la terre appropriée » pour obtenir le meilleur sirop au monde. Cette qualité a un prix : 29 $, sans jamais accorder un rabais.

« Je suis l’un des seuls fournisseurs à déterminer moi-même le prix en magasin », dit-il fièrement, soulignant que les acériculteurs méritent pleinement le fruit de leurs efforts. Plus déterminé que jamais à ne faire aucun compromis sur la qualité, il patientera le temps qu’il faut avant de prendre de l’expansion. De grandes chaînes nationales lui ont même offert de vendre son gâteau d’un océan à l’autre. Son cheminement, promet-il, sera d’abord guidé par ses valeurs, soit la santé et la primauté de l’humain.

« Mes contrats se résument à une poignée de main », illustre-t-il avec une assurance typiquement beauceronne.