Main-d'oeuvre 15 août 2023

Un projet pilote pour encourager la protection des travailleurs étrangers temporaires

Ottawa a présenté, le 8 août, un nouveau projet pilote de trois ans qui inciterait les employeurs à suivre les règles de protection des travailleurs en leur facilitant l’embauche de travailleurs étrangers temporaires.

Dans le cadre du programme Projet pilote pour les employeurs reconnus (PPER), les entreprises ayant de bons antécédents n’auraient qu’à prouver qu’elles ont besoin de travailleurs étrangers temporaires tous les trois ans, au lieu de tous les 18 mois.

Le statut de confiance de l’employeur serait également signalé aux travailleurs potentiels dans la banque d’emplois du gouvernement.

Le nouveau projet pilote se concentrera sur « les protections et le soutien qui améliorent les conditions de travail des travailleurs étrangers temporaires », a déclaré le ministre de l’Emploi, Randy Boissonnault, lors d’une conférence de presse dans la ville de Ruthven, dans le sud-ouest de l’Ontario.

Le Programme des travailleurs étrangers temporaires est conçu pour attirer des travailleurs de l’étranger afin de combler à court terme les lacunes du marché du travail, dans les cas où aucun Canadien ou résident permanent n’est disponible.

Les employeurs impliqués dans le projet pilote devront toutefois subir une évaluation initiale plus rigoureuse, a prévenu le ministre Boissonnault.

Les entreprises agricoles pourront postuler pour participer au projet pilote en septembre, et tous les autres employeurs seront admissibles en janvier.

Le projet pilote simplifiera le processus d’embauche en allégeant le fardeau administratif d’avoir à soumettre à nouveau leurs documents tous les 18 mois, a déclaré Jennifer Wright, directrice exécutive du Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture.

« Le gouvernement du Canada s’attaque à un obstacle important à la résolution des pénuries de main-d’œuvre qui ont nui à la compétitivité du secteur agricole canadien », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le gouvernement a réservé 29,3 M$ sur trois ans pour ce programme dans son budget fédéral de 2022, le qualifiant à l’époque de « modèle d’employeur de confiance ».

Réduire les abus

Les allégations d’abus ont tourmenté le Programme des travailleurs étrangers temporaires pendant des années.

Selon M. Boissonnault, les barrières linguistiques, l’isolement social et physique et le manque de sensibilisation à leurs droits rendent tous les travailleurs plus vulnérables aux abus, ce que le gouvernement a tenté de réduire avec plus de surveillance.

Entre avril 2022 et mars 2023, plus de 2 100 inspections ont révélé que 117 employeurs étaient « non conformes ». Parmi ceux-ci, 94 employeurs ont été condamnés à une amende totale de 1,5 M$, 23 ont reçu des avertissements et six ont été bannis du programme pendant cinq ans.

« Le système fonctionne et assure la sécurité des travailleurs », a déclaré le ministre Boissonnault.

Il a déclaré que son bureau avait lancé une ligne téléphonique pour les travailleurs et les défenseurs qui sont témoins d’actes répréhensibles, accessible en 200 langues.


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