Ma famille agricole 15 décembre 2019

Ils ont la musique dans la terre

RIPON — Entre la ferme et la musique, l’élevage et les moments de fête, le cœur de Félix Sabourin balance. Mais grâce au soutien indéfectible de sa famille et d’un grand-père pilier d’une tribu unie, l’accordéoniste dont le cœur reste enraciné aux champs de l’Outaouais peut assouvir ses deux passions.

Félix Sabourin dit avoir « de la terre dans l’ADN ». À Ripon, où sa famille n’est plus à présenter, cet enfant a grandi, comme ses autres frères et cousins, dans une atmosphère agricole bercée de dur labeur, mais aussi ponctuée de fêtes et de musique. Cette enfance, qu’il décrit encore à 23 ans avec des étoiles dans les yeux, lui donne le goût de poursuivre l’histoire de la famille. « J’ai toujours eu en tête de reprendre la ferme », assure Félix.

Du temps des sucres et des partys dans la cabane aux travaux dans les champs sur le tracteur, les images de l’album familial se déploient au gré des champs vallonnés de Ripon et de son rude climat. « Nous sommes sur ces terres depuis 1927 et quatre générations, clame fièrement le jeune agriculteur. Ici, les cultures, même de foin, sont difficiles. André-Jean, mon grand-père, avait des vaches à lait dans les années 1970. Il a acheté des agneaux, c’était très novateur. Personne ne faisait ça par ici. Ensuite, nous avons même eu des lamas. » 

Partage

André-Jean avait aussi le goût du partage. « Nous avons été élevés dans la cabane à sucre, poursuit Félix. Pendant la saison, dès qu’on rentrait de l’école, on allait ramasser l’eau avec mon grand-père. Le samedi matin, je n’avais qu’une envie : c’était d’aller avec lui dans les champs. Quand on se retrouvait en famille, on chantait et on dansait. Ce sont des activités qui nous ont marqués. Le côté agricole, c’est ce qui a toujours rassemblé ma famille. »

Tout en reprenant progressivement le flambeau de l’exploitation familiale, aujourd’hui menée par son père Martin, il élève brebis et poulets de grain, cultive la terre et poursuit l’activité acéricole. Félix souhaite aussi assouvir son autre passion qu’il mène également en famille. André-Jean, accordéoniste à ses heures, a passé le virus de la musique à Félix, à ses deux frères, à leur cousin ainsi qu’à un ami, qui forment le groupe Le Diable à Cinq. « Pour le moment, je vis dans le meilleur des deux mondes », assure Félix.

Le groupe de musique Le Diable à Cinq, ici à l’intérieur de la cabane à sucre familiale, à Ripon : André-Michel Dambremont, Félix, Samuel et Éloi Sabourin ainsi que Rémi Pagé. Le premier album intitulé Sorti de l’enfer est sorti en 2017.
Le groupe de musique Le Diable à Cinq, ici à l’intérieur de la cabane à sucre familiale, à Ripon : André-Michel Dambremont, Félix, Samuel et Éloi Sabourin ainsi que Rémi Pagé. Le premier album intitulé Sorti de l’enfer est sorti en 2017.

Le Diable à Cinq toujours Debout!

Avec Debout!, Le Diable à Cinq signe son deuxième album, mixé et réalisé par Loïc Thériault. Le groupe revisite la musique traditionnelle de sa région pour la rendre « éclatée, rassembleuse et populaire ».

« L’album est un équilibre entre des pièces issues du répertoire traditionnel qu’on a complètement reviré de bord tout en gardant leur essence, et des compositions engagées », explique Éloi Gagnon-Sabourin, le pianiste du groupe. Comptant 11 titres, l’album Debout! sera en vente dès le 29 novembre sur toutes les plateformes numériques et sur le site Web du groupe.

Agathe Beaudoin, collaboration spéciale