Du sirop dans les veines

BURY – Depuis près de 55 ans, la famille Perron, de Bury en Estrie, est associée à la production de sirop d’érable. Bien qu’à ses débuts, la ferme produisait aussi du lait, la nouvelle génération a choisi de se concentrer sur les grandes cultures, la vente d’équipements, l’exploitation de l’érablière et la fabrication de produits transformés dont la renommée dépasse désormais les frontières du Canada.

L’histoire agricole de l’érablière Virgin Mady a commencé en 1966, quand Lionel et son épouse Madeleine Labbé ont acheté une ferme laitière. Déjà à cette époque, le couple produit du sirop d’érable et en fait la transformation. Leurs fils André et Alain rejoignent l’entreprise en 1991. Au fil des ans, le troupeau atteint plus de 350 vaches au total, dont près de la moitié en lactation. André et son épouse Marielle Quirion développent à compter de 1993 une véritable passion pour la génétique du troupeau. « On a reçu le titre de Maître éleveur à deux reprises, en 2005 et en 2019 », précise Marielle.

L’érable

Au début des années 2000, à la suite du départ d’Alain, André poursuit l’aventure en compagnie de ses neveux Yves Fauteux et Alexandre Blais. L’intérêt de la relève pour la production laitière décline et la famille décide, en 2018, de se départir du troupeau pour se spécialiser dans le secteur acéricole, tout en conservant la culture de foin et de céréales. « Pour continuer dans le lait, il aurait fallu investir trois millions et demi pour l’installation de robots », ­souligne Marielle.

La décision a été difficile à prendre étant donné l’intérêt d’André et de Marielle pour la génétique, mais le plus important pour eux était que leurs descendants soient heureux au sein de l’entreprise. Outre Yves et Alexandre, leur fille Audrey et la conjointe d’Yves, Mélanie, y travaillent à temps plein. Leur fils Nicolas y œuvre à temps partiel et leur autre fils Maxime, de façon plus occasionnelle. « Notre maître sucrier, Jean Rancourt, travaille à temps plein avec l’équipe et deux employés guatémaltèques s’ajoutent en saison », ­souligne Marielle.

Madeleine Labbé, surnommée Mady, a implanté une tradition d’excellence au sein de l’entreprise en ce qui concerne la transformation. Photo : Gracieuseté de la famille Perron
Madeleine Labbé, surnommée Mady, a implanté une tradition d’excellence au sein de l’entreprise en ce qui concerne la transformation. Photo : Gracieuseté de la famille Perron

Virgin Mady

Présentement, environ 30 000 entailles servent à la production. « Nous avons un potentiel pour 15 000 entailles supplémentaires sur nos terres », note Mme Quirion. Une partie de la production biologique est vendue à la fédération. L’autre sert à la transformation de produits sous le nom de Virgin Mady parmi lesquels on retrouve, entre autres, des sirops d’érable vieillis en fût de whisky du Tennessee 6 mois et 12 mois, du sirop infusé aux grains de café et du sirop fumé à froid avec leurs fameux copeaux à fumer.

Parmi les projets : l’ancienne vacherie sera rénovée et agrandie de façon à réunir sous un même toit les activités d’embouteillage, d’entreposage et de vieillissement. 

En souvenir de Mady

D’où vient le nom Virgin Mady associé aux produits transformés? Virgin, explique Marielle, réfère au côté biologique de la production. Mady est une façon de rendre hommage à sa belle-mère, Madeleine, qui a développé la fabrication de produits de l’érable au milieu des années 1960 avec son époux Lionel. Mady était son surnom. Dans le village, on disait que son beurre d’érable était à nul autre pareil et sa réputation n’a cessé de grandir. Avant son départ, elle a transmis ses secrets à André et Marielle, qui exportent maintenant son savoir-faire à divers endroits au Québec, à Toronto et même en Europe. 

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