Actualités 28 octobre 2022

L’accès à la haute vitesse dans un cul-de-sac

Une famille agricole de Saint-Georges-de-Windsor, en Estrie, demeure isolée autant de son village que du reste du monde en raison d’un accès toujours impossible à un réseau Internet haute vitesse. 

Le cas de Jocelyne Bergeron-Pinard, copropriétaire d’une ferme laitière et de grandes cultures, a déjà été rapporté dans La Terre en 2017. Depuis, la situation ne s’est guère améliorée pour la productrice, et ce, malgré les investissements de plusieurs millions de dollars annoncés par le gouvernement provincial pour brancher toutes les familles du Québec dans un délai qui devrait théoriquement se terminer dans les prochains mois. En entrevue récemment, Mme Bergeron-Pinard s’avouait découragée par « tous ceux qui se renvoient la balle dans le dossier ».

« La compagnie Cooptel a branché tout le village au mois d’août, mais on a été oubliés parce que nous sommes à un kilomètre de la rue principale, dans un cul-de-sac. Alors, c’est comme si on n’existait pas », déplore-t-elle. Une histoire de poteaux à solidifier compliquerait également la situation, puisque les compagnies se renverraient la balle quant à la propriété desdites installations, qui ne sont plus en état de soutenir un nouveau câblage, rapporte la productrice.

Des choix d’affaires en fonction du réseau disponible

Entre-temps, les choix d’affaires de son entreprise sont faits en fonction de la technologie disponible. « On a rénové dernièrement, mais on a opté pour un salon de traite, parce qu’on ne pouvait pas avoir de robots sans accès à un bon réseau Internet », donne-t-elle en exemple. Un choix similaire a été fait pour les systèmes de ventilation à distance dans les silos à grains. 

Il y a quelques semaines, Gilles Bélanger, député d’Orford qui a piloté le dossier Internet au sein du gouvernement caquiste avant les élections, avait admis à La Terre que plusieurs fermes avaient été oubliées dans la cartographie initiale du projet. Des entreprises agricoles auraient toutefois été récemment ajoutées à la carte à partir des données fournies par le ministère de l’Agriculture, avait-il spécifié.