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DRUMMONDVILLE — Les Producteurs de grains du Québec (PGQ) n’aiment pas que leur production soit dénigrée dans l’opinion publique ni la mauvaise presse dont ils estiment faire l’objet depuis quelques mois. Pour renverser la situation, ils viennent d’investir dans un plan de valorisation de leur métier, incluant une campagne publicitaire destinée au grand public.
« Avec tout ce qu’on entend comme battage médiatique autour de l’utilisation excessive des pesticides, voulant qu’on soit les empoisonneurs de la population, ça commence à peser lourd pour les agriculteurs », a indiqué Sylvain Leroux à La Terre lors de l’assemblée générale annuelle des PGQ, le 29 mars, à Drummondville. Ce producteur des Laurentides a plaidé devant l’assemblée que les instances gouvernementales qui ont autorisé les pesticides devraient appuyer les agriculteurs, en expliquant notamment à la population que ces produits ont été homologués par des fonctionnaires et qu’ils sont sécuritaires.
En guise de réponse, le ministre de l’Agriculture du Québec, André Lamontagne a conseillé aux producteurs « qui ne vont pas bien » de ne pas hésiter à contacter l’organisme Au cœur des familles agricoles et, au besoin, à utiliser les services de la maison de répit à Saint-Hyacinthe… Le président des PGQ, Christian Overbeek, a rétorqué que cette forme d’aide est certes une bonne chose, mais qu’il serait nettement préférable d’offrir aux producteurs de meilleures conditions pour ne pas qu’ils en arrivent là.
Absence de riposte
D’autres délégués ont reproché à leur organisation de ne pas avoir riposté aux nombreux commentaires négatifs résultant du battage médiatique sur l’utilisation des pesticides et aux accusations voulant qu’elle se soit immiscée dans le travail des chercheurs du Centre de recherche sur les grains (CÉROM).
Élu pour une 14e année comme président des PGQ, Christian Overbeek a indiqué qu’avec la réalité des médias sociaux, il s’avère impossible de répondre « point par point à chaque fausseté ». Il préconise plutôt de mettre de l’avant les éléments positifs de la production de grains par le biais d’une nouvelle opération de valorisation du métier dotée d’un budget de 300 000 $ par année. Cette approche s’intègre au plan stratégique 2019-2022 adopté par les agriculteurs.
Petit grain va loin
Le 1er avril, les PGQ ont lancé leur première campagne de valorisation du métier Petit grain va loin, dans le but de faire connaître la production au grand public. « On veut que les consommateurs comprennent l’importance que revêtent les grains dans leur vie de tous les jours. Quand ils vont au gym, il y a un producteur de grains qui leur permet de boire un shake et de se faire des muscles », explique Audrey Lefebvre, de l’agence Tam-Tam\TBWA.
En plus des publicités à paraître dans les médias numériques, les PGQ lancent une image de marque dotée d’un logo Grains du Québec. Ils aimeraient que les transformateurs l’apposent sur la farine, le tofu, les viandes et autres afin que les consommateurs comprennent que ces produits sont en partie issus du travail d’un producteur de grains d’ici.
Plus de poids politique La présence des ministres de l’Agriculture du Québec et du Canada, respectivement André Lamontagne et Marie-Claude Bibeau, à l’assemblée générale annuelle des Producteurs de grains du Québec (PGQ), n’a pas manqué d’attirer l’attention. Des visites attribuables aux actions politiques menées par l’organisation, ont mentionné les dirigeants. Le président Christian Overbeek a signalé que les PGQ ont peaufiné leur façon de travailler avec les politiciens. « Avant, on n’avait peut-être pas toutes les habiletés requises pour être en contact avec les ministres, les sous-ministres et les sous-ministres adjoints, a-t-il indiqué. Aujourd’hui, on est mieux conseillés et on est inscrits en bonne et due forme dans le registre public des lobbyistes. Ça nous a donné la chance d’être plus efficaces. » « Nous sommes très actifs politiquement », a résumé le directeur des PGQ, Benoit Legault. Malgré les invitations répétées, aucun politicien ne s’était présenté lors des cinq dernières années. Les PGQ disent avoir investi temps et argent afin d’obtenir une meilleure écoute de la part des politiciens. En plus de leur propre conseiller aux communications, ils ont engagé l’agence L’Orange bleue qui les aiguille en lobbying gouvernemental. Cette agence diffuse également avec insistance leurs communiqués de presse. Finalement, la firme Marcon les conseille en marketing et en planification stratégique. |