International 7 mars 2022

L’Ukraine fait réfléchir sur la gestion canadienne de risques agricoles

Les conséquences du conflit ukrainien ont accentué l’importance d’avoir des programmes de gestion des risques plus flexibles, lors de l’assemblée générale annuelle de la Fédération canadienne d’agriculture (FCA), récemment.

Martin Caron
Martin Caron

Depuis deux semaines, les frappes russes en Ukraine causent une augmentation du prix des grains, des intrants agricoles, des équipements et créent une instabilité quant aux volumes disponibles, indique en entrevue avec La Terre le président de l’Union des producteurs agricoles récemment nommé au conseil exécutif de la FCA, Martin Caron.

L’exemple géopolitique ukrainien a appuyé une résolution visant à adapter les programmes de gestion de risques comme Agri-relance, initialement déposée par les producteurs de la Colombie-Britannique affectés par les inondations et feux de forêt dans la dernière année.

Une minute de silence a même été observée en soutien aux producteurs ukrainiens au début de la rencontre. « Tu serais là-bas et tu te lèverais le matin en voyant passer des missiles et des chars d’assaut et il faut aller traire les vaches ou s’occuper des animaux. Ça doit être l’enfer ce que les producteurs ukrainiens vivent présentement. Ils doivent aussi se demander s’ils seront dépossédés de leurs terres. On est solidaires avec eux », souligne M. Caron. 

L’environnement à l’avant-plan

L’environnement a occupé une place importante lors des présentations de l’assemblée qui ont amené des discussions portant sur le marché du carbone et sur les moyens de réduire les gaz à effets de serre. « Quand on amène un système de crédit de carbone, il faut mettre en place un système de vérification, d’audit, et se demander si on a des systèmes en place qui fonctionnent. Ce n’est pas évident », rapporte M. Caron.

En plénière, les échanges ont porté sur un système de certification des crédits carbone qui, selon les producteurs canadiens, ne devra pas être coûteux ou ajouter à leur fardeau administratif. Ils estiment que la rétribution des bonnes pratiques agroenvironnementales pourrait en motiver plusieurs à adopter de telles certifications à travers le pays. Les producteurs ont par ailleurs salué l’initiative fédérale annoncée il y a deux semaines.

Code de conduite : des recommandations à la fin mars

Martin Caron a profité de la présence de la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, pour s’enquérir de l’évolution du dossier du code de conduite entre détaillants et fournisseurs. Elle a répondu que le comité qu’elle copréside avec le ministre québécois de l’Agriculture, André Lamontagne, devrait remettre un rapport à la fin mars, dont les recommandations serviront à l’élaboration d’un programme visant à encadrer ces relations.