International 8 mai 2023

Le Royaume-Uni sommé de décomplexifier l’importation de bétail

La ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a récemment profité de rencontres au Japon avec ses homologues des pays du G7 pour s’entretenir avec une représentante du Royaume-Uni sur des contraintes à l’exportation de bœufs et de porcs canadiens là-bas qu’elle juge « injustifiées ». « On a eu une discussion assez robuste », a fait valoir la ministre dans une entrevue accordée à son retour du Japon.

Le Royaume-Uni a récemment adhéré au Partenariat transpacifique global et ­progressiste, ce qui lui donne accès, en respectant le quota prévu en vertu de ­l’accord, au marché canadien pour ses fromages. En contrepartie, le Canada peut, en principe, exporter plus de porcs et de bœuf là-bas, mais serait freiné par des barrières de normes ­sanitaires, indique la ministre. 

« Oui, [le Royaume-Uni nous donne] plus d’accès au ­marché, mais [il nous impose] des barrières non tarifaires. Il faut que ça change; il faut que ça bouge », ­exprime-t-elle, citant en exemple un produit utilisé au Canada pour le lavage de carcasses de bœuf que le Royaume-Uni ne ­reconnaît pas.

« J’ai demandé à ce qu’on règle ça une fois pour toutes. […] C’est aux équipes scientifiques [du Royaume-Uni] de venir faire le travail de vérification chez nous pour dire : ‘‘OK, on reconnaît que la façon de faire au Canada est différente de notre façon de faire. Ceci étant dit, le résultat est tout aussi bon.’’ »

Marie-Claude Bibeau a également discuté avec le ministre japonais de ­l’Agriculture, Nomura Testuro, d’une future « entente de zonage » qui permettrait au Canada de poursuivre les exportations de porcs là-bas, en cas de détection de la peste porcine africaine. Le Canada a déjà signé des ententes du genre, spécifie la ministre, avec l’Union européenne, les États-Unis et Singapour. 

« On a signé ce qu’on appelle des ententes de zonage, c’est-à-dire que si ça frappe une région, on va circonscrire la région avec des périmètres de sécurité et on va être capables de démontrer aux pays avec qui on a signé ces ententes-là que les autres régions ne sont pas affectées et que les exportations peuvent se poursuivre », a-t-elle expliqué, se disant optimiste de s’entendre sous peu avec le Japon. 

« Ça avance bien, ce n’est pas tout à fait prêt à signer pour le moment, mais j’ai confiance. Ils ont vraiment beaucoup besoin de notre porc », a fait remarquer la ministre.