Actualités 26 juillet 2016

Le foin, une mine d’or qui dort

La filière du foin de commerce est en plein essor au Québec. La demande américaine est là, les commerçants sont plus nombreux et mieux outillés que jamais. Il ne manque que… du foin!

« Plusieurs éleveurs qui cultivent des fourrages ont des surplus et ne savent pas où les vendre. Certains laissent le foin debout au champ, d’autres mettent une affiche au bord de la route, et ça donne ce que ça donne. Ironiquement, pourtant, les commerçants ont de la difficulté à s’apprivoiser en foin de qualité du Québec », révèle Germain Lefebvre, producteur de foin de Saint-Denis-sur-Richelieu, en Montérégie.

Très engagé dans le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF), M. Lefebvre mentionne que les producteurs pourraient tirer un revenu fort intéressant de la vente de leurs surplus. « Une petite balle de foin de qualité, l’hiver, ça peut valoir 6 $ », souligne-t-il.

De l’organisation et de la qualité

À deux doigts de connaître un boom, cette filière a besoin d’une meilleure structure provinciale. D’abord, il faut enseigner aux producteurs les standards de qualité requis par les acheteurs. « Au début, il y avait des producteurs qui essayaient de nous passer des balles sans valeur dont ils voulaient se débarrasser. Mais si ton client ouvre une balle qui a de la poussière, tu viens de perdre ton nom », affirme M. Bouffard, qui achète annuellement de 100 000 à 200 000 petites balles de producteurs québécois.

L’autre aspect auquel il faut travailler, c’est les infrastructures. « Le foin rentré par un trou de trois pieds sur trois pieds, quand tu veux remplir une remorque, ça ne fonctionne pas! Les producteurs doivent avoir une zone d’entreposage qui facilite la manutention et séparer les lots [selon la coupe]. Dans ces conditions-là, le commerçant paiera le prix », explique M. Lefebvre.

Outre les éleveurs, les commerçants ciblent les producteurs de grains, qui auraient avantage à inclure du foin dans leur rotation. Les bienfaits agronomiques ne sont plus à prouver, et M. Lefebvre assure qu’un producteur sérieux peut facilement obtenir sept tonnes à l’hectare, « qui se vendent environ 200 $ chacune, avec peu d’intrants », témoigne-t-il.

Le CQPF travaille activement à développer la filière du foin de commerce : site Internet présentant la fiche des commerçants, organisation de journées d’information technique destinées aux producteurs (comme celle du 13 septembre prochain), etc. L’objectif, c’est que producteurs et commerçants se mettent plus de foin dans les poches!