Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Le producteur de grandes cultures sous régie biologique Sébastien Girard était furieux de constater que son tracteur principal avait disparu, le matin du 11 juin, en plein semis. Celui-ci a finalement été retrouvé plusieurs heures plus tard, en fin d’après-midi, embourbé dans la boue, avec le voleur allégué encore dans la cabine! La machine se trouvait alors à quelques kilomètres de la ferme située à Chambord, au Lac-Saint-Jean.
« Ça semble un trip de brosse. Le tracteur a été volé dans la nuit. On a retrouvé des canettes d’alcool. Le gars a été battre mon tracteur dans les trails de quatre-roues », raconte l’agriculteur. Il précise qu’une crevasse sur le bord du chemin semble avoir fait dévier le tracteur vers un secteur boueux près de la forêt.
Chose certaine, Sébastien Girard était sur place lorsque les services d’urgence ont extrait le voleur allégué, vers 16 h 30. Il raconte que la personne qui occupait son tracteur était déshydratée. « Je lui ai donné de l’eau », dit-il.
Sa blessure et l’étroitesse de la cabine empêchaient les secours de le sortir par la porte. « Ils ont brisé la vitre arrière et ont dû utiliser des pinces de désincarcération pour le sortir. On pouvait entendre sa souffrance », relate M. Girard, qui est également agronome.
Crédit : André Martin
La police confirme
Contacté par La Terre, le sergent Hugues Beaulieu, porte-parole de la Sûreté du Québec, confirme que les policiers ont procédé à l’arrestation, le 11 juin, d’un individu en possession d’un tracteur volé dans un sentier de VTT. L’individu a subi les soins appropriés, après quoi il a été arrêté par les policiers en vue d’un dépôt d’accusations.
Le suspect pourrait plaider qu’il n’est pas le voleur du tracteur, qu’il a simplement pris place dans un tracteur immobilisé, auquel cas le sergent Beaulieu spécifie que le fait qu’il ait été retrouvé en possession illégitime d’un objet volé le prédispose à une accusation de recel. Selon les preuves, il pourrait également être accusé de vol.
L’aide du village
Le propriétaire de la Ferme Sébastien Girard est reconnaissant du soutien reçu de la part des gens de sa municipalité. Certains l’ont aidé à chercher son tracteur; d’autres l’ont appelé pour lui souffler à l’oreille que la personne qui aurait volé son tracteur avait initialement un complice. Et pour sortir sa machine amochée de la boue, un remorqueur s’est offert à un prix d’ami, souligne M. Girard.
Sauf que son vieux White est amoché.
« Il a deux pneus perforés, les rims sont bossés et la carrosserie aussi. Il y a des affaires crochies même à l’intérieur. Le muffler est arraché, énumère-t-il. Et ce qu’on ne sait pas et que je vais découvrir à l’utilisation, c’est le reste. Le gars qui l’a battu a sûrement roulé avec le RPM [régime moteur] au fond, l’état du moteur et de la transmission, c’est un mystère. »
Le voleur allégué n’est pas un jeune de 16 ans, précise M. Girard, mais quelqu’un dans la trentaine, connu au village. « Ce n’était pas dirigé vers moi. Mais quelqu’un qui était dans ses semis, comme moi, à la date limite pour l’assurance récolte, quand tu perds ton tracteur principal et que tu dois en trouver un autre, c’est du temps que tu n’as pas. Et des coûts », fait remarquer celui qui cultive 125 hectares d’avoine, de sarrasin et de soya.
Ce dernier indique que tout ce grabuge représente une facture supplémentaire pour l’ensemble de la société. « Quand tu regardes ça, les assurances, les deux pompiers, les deux ambulanciers, les frais d’hôpital, la police, la justice, ça grimpe vite pour la société… », se désole-t-il.