La ligne électrique du projet Hertel-New York, qui sera enfouie sur une longue portion, dont 2,4 km en zone agricole, en Montérégie, devrait avoir « un effet négligeable » sur les cultures, conclut le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), dans son rapport publié le 16 mars.

La chaleur et les tensions parasitaires pouvant être émises par cette ligne électrique inquiètent des producteurs agricoles dont les champs seront traversés par l’infrastructure souterraine. Le BAPE a toutefois conclu que l’influence de la ligne sur les rendements des cultures ne devrait pas être significative, et ce, en se basant sur les avis agronomiques d’un expert et les revues de littérature scientifique réalisées par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et par Hydro-Québec. 

Le président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles de la Montérégie, Jérémie Letellier, croit qu’il sera néanmoins nécessaire de faire un suivi à long terme. « C’est nouveau au Québec d’enfouir des fils électriques. Donc on ne connaît pas encore les véritables effets, par exemple sur les plantes qui ont un développement racinaire en profondeur, comme la luzerne, et qui seront donc plus près de la chaleur émise par ce fil souterrain », plaide-t-il. Le rapport recommande d’ailleurs à la société d’État de faire un suivi agronomique « d’une durée minimale de sept ans » pour s’assurer que les rendements des terres agricoles sont les mêmes qu’avant les travaux de construction. 

M. Letellier est par ailleurs satisfait des autres recommandations du rapport concernant les enjeux soulevés par le milieu agricole pendant les consultations publiques, comme la profondeur d’enfouissement du fil,  la compaction des sols ou l’accès aux champs pendant les travaux. « On sent que nos préoccupations ont été entendues », dit-il. Par voie de communiqué, Hydro-Québec a aussi dit accueillir favorablement le rapport du BAPE.

Le projet d’interconnexion Hertel-New York prévoit une ligne souterraine de transport de 58 km reliant le poste Hertel, à La Praire, en Montérégie, à un point d’interconnexion à la frontière canado-américaine. L’objectif étant d’alimenter la ville de New York en électricité. Le tracé de la ligne souterraine se situe à 95 % dans les emprises routières.