Environnement 22 mars 2024

Fin des litiges entre Sanimax et la Ville de Montréal

L’entreprise d’équarrissage Sanimax, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal viennent de conclure une entente tripartite qui met un terme à différents litiges concernant des enjeux environnementaux et de cohabitation avec les citoyens du secteur de Rivière-des-Prairies, à Montréal, où se situe l’une des usines de Sanimax.

Cette installation récupère principalement les résidus de porcs et de poulets provenant des usines d’abattage et de transformation de viande.

Dans le cadre de cette entente, qui a été entérinée par la Cour supérieure du Québec le 18 mars, Sanimax s’engage notamment à construire des garages pour mettre fin à l’entreposage des matières animales à l’extérieur, et à ajouter un système d’épuration de l’air à son usine principale d’ici mars 2025. L’entreprise devra également créer une usine de traitement des eaux d’ici ­juillet 2027 pour respecter la norme de la Ville de Montréal concernant les rejets d’azote ammoniacal dans les eaux usées. 

Martial Hamel

Rappelons qu’en 2022, la Cour supérieure du Québec avait accordé à la Ville de Montréal une demande d’injonction forçant Sanimax à se conformer à cette norme d’ici 2024, un délai qui avait toutefois été jugé trop court par l’entreprise. Celle-ci avait également menacé de fermer son usine de Rivière-des-Prairies après l’adoption, par la Communauté métropolitaine de Montréal, d’un règlement sur la qualité de l’air qu’elle jugeait trop sévère.

« Positif quant à l’avenir »

Le chef de la direction de Sanimax, Martial Hamel, estime que, malgré les délais serrés à respecter pour réaliser les travaux prévus à l’entente, ces investissements seront « structurants » pour l’entreprise et permettront « de poursuivre les activités d’équarrissage tout en maintenant la chaîne agroalimentaire au Québec ».

Pour nous, c’est très positif quant à l’avenir, et nos gens se sont habitués à travailler dans des quartiers qui se sont fortement urbanisés dans les dernières années. Cette entente, c’est la preuve qu’on arrive maintenant à des solutions concrètes qui vont nous permettre de traverser le futur .

Martial Hamel, chef de la direction de Sanimax

Il a refusé de s’avancer sur les montants qui devront être investis pour réaliser ces différents travaux. Il n’a pas non plus voulu dire si Québec offrirait un soutien financier. 

Quant à savoir si ces investissements pourraient se traduire par une hausse des prix pour les services de ramassage à la ferme ou dans les usines d’abattage et de transformation, M. Hamel a indiqué que, pour l’instant, ce n’était pas quelque chose qui était envisagé. « Nous, ce qu’on veut, c’est demeurer une option compétitive », a-t-il précisé. 

Par ailleurs, d’autres ententes seraient sur le point d’être conclues avec les villes de Lévis et de Saint-Hyacinthe, où se situent les deux autres usines de Sanimax au Québec, a révélé M. Martial. La multinationale, dont le siège social est à Montréal, est l’un des plus importants joueurs de la province dans le domaine de l’équarrissage de carcasses d’animaux de ferme.

Depuis de nombreuses années, l’entreprise est la cible de plaintes répétées de citoyens en raison principalement des odeurs qui se dégagent des activités d’équarrissage dans ses trois usines.