Environnement 19 décembre 2014

Encore beaucoup à faire en gestion intégrée

MONTRÉAL — Un indicateur révèle que les producteurs québécois ont encore du pain sur la planche en matière de gestion intégrée des ennemis de cultures. De fait, plusieurs ont obtenu une mauvaise note dans leur « bulletin » décerné par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

À commencer par les producteurs de cultures commerciales, qui reçoivent une note globale de 4,9 sur 10. Seuls les producteurs de canneberges dépassent la note de 7 sur 10. Devant ces résultats, le gouvernement s’est fixé l’objectif d’accroître de 10 % l’adoption de la gestion intégrée des ennemis de cultures d’ici 2017.

« La première étape consiste à faire prendre conscience des résultats de l’indicateur aux producteurs, et comme deuxième étape, il va falloir s’y mettre. Surtout que les moyens de gestion intégrée sont connus depuis longtemps au champ; il suffit de se les approprier », a souligné Pierre-Antoine Thériault, du MAPAQ, qui présentait ces résultats lors de la réunion annuelle de la Société canadienne de malherbologie, à Montréal, le 18 novembre dernier.

Des points négatifs et positifs

La hausse du nombre de plantes résistantes aux herbicides, de même que les risques que posent les pesticides pour la santé et l’environnement, incitent plusieurs spécialistes à promouvoir la gestion intégrée des ennemis de cultures. Parmi les moyens proposés, il y a notamment l’évaluation de la pression des mauvaises herbes avant de les traiter, une opération effectuée régulièrement par seulement 45 % des producteurs de grandes cultures interrogés. Similairement, 38 % d’entre eux évaluent l’efficacité des traitements insecticides ou fongicides; deux aspects évidemment à améliorer selon M. Thériault.

Certains points se révèlent positifs. Par exemple, toujours chez les producteurs de grains, 91 % d’entre eux ajustent leur pulvérisateur au moins une fois par saison et 89 % des producteurs de pommes de terre sélectionnent des pesticides en fonction du risque de développement de la résistance.

Au final, 50 % des entreprises de grandes cultures n’emploient jamais – ou rarement – de moyens de gestion intégrée des ennemis de cultures, un résultat semblable à celui obtenu chez les exploitants de pépinières ornementales. À l’inverse, les exploitations qui utilisent le plus les moyens de gestion intégrée sont les producteurs de canneberges, de pommes et de pommes de terre. Le MAPAQ réévaluera la situation en 2017.