Environnement 9 juin 2020

Deux géants de l’alimentation réclament de meilleures pratiques agricoles

Le géant de l’alimentation General Mills, qui possède plus de 100 marques dont Yoplait et Cheerios, de même que Danone, grand nom dans l’industrie des yogourts, désirent tous deux se tourner vers des productions agricoles plus durables et soucieuses de l’environnement.

Ces grands joueurs, qui achètent d’immenses volumes de produits agricoles, veulent par ailleurs aider les agriculteurs à améliorer leurs pratiques.

Deux employés de General Mills ont précisé lors du Symposium des sols vivants, présenté par vidéoconférence en mai dernier, qu’il importe d’abandonner les techniques de monoculture ou les techniques laissant le sol à nu. Selon eux, il faut plutôt se tourner vers des méthodes culturales qui améliorent la santé du sol, la qualité de l’eau et la biodiversité.

Objectifs ciblés

General Mills s’est même donné l’objectif de faire adopter des pratiques régénératrices sur un million d’acres, soit plus de 400 000 ha, de terre en culture d’ici 2030 en Amérique du Nord. De plus, cette compagnie veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 28 % d’ici 2025 dans toute sa chaîne de valeur, laquelle inclut la matière première  provenant des producteurs agricoles. Lors de la vidéoconférence, un agronome de General Mills, Jim Eckberg, s’est montré ouvert à inviter des producteurs québécois à participer au projet d’agriculture régénératrice, un projet qui vise aussi à améliorer la rentabilité des fermes.

Chez Danone, le directeur de l’approvisionnement, Jean-Marc Bertrand, souligne  l’objectif que s’est donné la compagnie de réduire de 50 % ses émissions de GES d’ici 2030. Pour l’atteindre, Danone travaille déjà à diminuer la pollution de ses usines et de son réseau de distribution à travers le monde. « Mais ici, au Canada, le focus est dans le lait. La production du lait est notre plus grande source de GES. Soixante pour cent de nos GES proviennent du lait [qu’on achète] », affirme M. Bertrand.

Ce dernier révèle un partenariat avec la coopérative Nutrinor au Saguenay–Lac-Saint-Jean afin de paramétrer les GES émis par des fermes laitières québécoises. Des moyens seront ensuite ­déterminés pour diminuer les GES, ­améliorer la santé du sol, de l’eau « et protéger les générations futures de fermiers », dit
M. Bertrand, tout en reconnaissant que cela ne doit toutefois pas se faire au détriment de la rentabilité des fermes. 

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