Environnement 1 mars 2024

Des moyens pour réduire les gaz de silo

TROIS-RIVIÈRES – C’est un ensemble de détails dans la régie des cultures qui permettent de réduire la production de gaz dans les silos et, ainsi, de prévenir des accidents pouvant s’avérer fatals. C’est ce que l’agronome et conseiller en agroenvironnement Sylvain Laroche a rappelé devant les participants du Colloque annuel des partenaires en prévention, tenu à Trois-Rivières, le 21 février.

« Il n’y a pas de recette miracle, de formule unique pour éviter ou réduire la production des gaz, a-t-il souligné. C’est un ensemble de petits gestes, de mesures qui le permettent. L’un des principaux est sans doute de s’assurer de bien doser l’apport d’azote lors de la fertilisation. L’azote qu’on met à l’excès est absorbé par les plantes et il va favoriser une plus grande concentration de gaz dans les silos. »

Sylvain Laroche

Il y a d’abord des raisons économiques qui militent en faveur de la recherche des justes doses de fertilisation dans les champs. « Lorsqu’on met un dollar d’engrais, on veut qu’il rapporte au moins autant, a-t-il dit. Ne pas en mettre suffisamment affecte évidemment les rendements, mais en mettre trop entraîne des pertes et peut favoriser la production de gaz en silo. Si on gaspille l’azote au champ, il y a de grandes chances qu’il se retrouve dans les plantes et donc, dans les silos. Pour tout ça, j’incite les producteurs à améliorer leur régie en prêtant attention aux moindres détails. »

D’où l’importance, a-t-il ajouté, de faire une lecture la plus précise possible des besoins de fertilisants.

C’est bien de se fier aux chartes de fertilisation pour déterminer les doses, mais il faut aussi être capable d’interpréter les signes sur le terrain et ne pas hésiter à interpeller son agronome en demandant de faire un test de nitrate avant d’appliquer la première dose.

Sylvain Laroche, agronome et conseiller en agroenvironnement

Selon Sylvain Laroche, les conditions climatiques doivent également être prises en compte dans les efforts pour réduire la production de gaz. « Si on a eu un été sec, l’azote va être absorbé dans le pied des plants. Il faut donc relever la barre de coupe pour réduire la production de gaz. C’est aussi vrai s’il y a eu du gel ou de la grêle avant la récolte. Même après une pluie qui survient à la suite d’une période de sécheresse, il faut compter cinq jours pour que la plante métabolise les nitrates en protéines », a indiqué l’agronome.

Les tests de nitrate au champ permettant de mesurer la concentration de nitrate dans les tiges de maïs au moment de la récolte constituent aussi un moyen de déterminer s’il y a eu absorption excessive d’azote ou surfertilisation. 

Il y a aussi d’autres mesures qui peuvent être prises bien en amont de la fertilisation, comme, par exemple, la réduction de la compaction. « Si les racines ont de la difficulté à pénétrer dans le sol, c’est le rendement qui est affecté et les producteurs vont fertiliser davantage. »

Le conférencier a par ailleurs souligné que plusieurs municipalités rurales offrent maintenant un service de lecture de la concentration de gaz accessible avant d’entreprendre des activités dans un silo.