Élevage 29 août 2014

Trop de poulets «made in USA»

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Les Américains ont créé une brèche majeure dans l’industrie du poulet, qui évolue sous gestion de l’offre au Canada.

Plus de 105 millions de kilos de viande de poules de réforme provenant des États-Unis ont franchi la frontière canadienne en 2012, sans droits de douane. « C’est une hausse de 35 % par rapport à l’année dernière, a dénoncé le président des Producteurs de poulet du Canada (PPC), David Janzen.

Ce volume correspond à 10 % de la production intérieure de poulets et entrave sérieusement la croissance de la production canadienne », a-t-il ajouté, lors de l’assemblée générale annuelle des Éleveurs de volailles du Québec (ÉVQ), le 17 avril dernier. Une situation vertement dénoncée par plusieurs délégués et qui a donné lieu à l’adoption unanime d’une résolution visant à contrer ce phénomène dévastateur.

Les importations de poules de réforme n’entrent pas dans les contingents tarifaires de 7,5 % accordés par le Canada dans le secteur de la volaille en vertu d’accords internationaux, car ce volet n’est pas sous gestion de l’offre. Il est, par ailleurs, à peu près impossible de discerner une poitrine de poulet d’une poitrine de poule de réforme éviscérée. Les poules de réforme sont des oiseaux qui ont terminé leur cycle de ponte.

Pas de limites

« Ces importations ne sont pas assujetties à des tarifs. Il n’y a donc pas de limites », a poursuivi le président. Le problème, c’est que ces poules sont commercialisées au Canada comme de la viande de poulet ou servent de paravent à l’entrée de poulet.« Une supercherie qui s’apparente à de la fraude. Si ces volumes revenaient aux éleveurs canadiens, cela faciliterait les discussions, qui achoppent au sujet de la répartition de la croissance du marché entre les provinces canadiennes », a avancé M. Janzen, qui est appuyé par plusieurs délégués dont Patrick Lavallée, éleveur en Montérégie.

« L’importation des poules de réforme constitue sans doute la priorité numéro un pour les PPC, devant le litige au sujet de la croissance différenciée, parce que ces volumes ne sont pas compris dans les contingents tarifaires », a renchéri Martin Dufresne, délégué des ÉVQ à cette instance nationale.