Élevage 2 septembre 2014

Le bœuf de l’Abitibi-Témiscamingue sort des sentiers battus

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L’éloignement des marchés et l’absence d’abattoir d’importance en Abitibi-Témiscamingue compliquent la mise en marché de la viande en Abitibi-Témiscamingue. Au lieu de se décourager, des producteurs se sont pris en main.

Au cours des 25 dernières années, Luc Robitaille, producteur bovin, en a vu passer des projets d’abattoir dans la région. Tous se sont soldés par un échec. En 2007, en marge de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAAQ), les éleveurs de la région entament une réflexion sur l’accès aux tablettes des épiceries. Devant la maigre récolte du rapport Pronovost à ce sujet, ils décident de se prendre en main, raconte M. Robitaille. « La prémisse, c’est de se faire une place sur les tablettes avec un bœuf conventionnel né et engraissé en Abitibi-Témiscamingue », décrit-il. Mais plutôt que de miser sur un énième projet d’abattoir, les producteurs, sous l’égide de l’Union des producteurs agricoles de l’Abitibi-Témiscamingue, ont choisi de s’adjoindre les services d’experts dans les domaines de l’abattage, de la transformation, du marketing et de la mise en marché. « Nous arrivons avec un tout-inclus : une campagne de promotion avec des dégustations en magasin, un emballage distinctif avec des photos des producteurs et une barquette de longue conservation », révèle M. Robitaille. Après près d’un an de tests en boucherie, l’équipe attache les derniers fils du projet, dont une entente avec une grande chaîne de même qu’un partenariat avec un abattoir d’envergure. L’arrivée officielle sur les tablettes de leur produit, le bœuf Alléchamps, devrait se faire dès le printemps prochain.

Bœuf VitaliPré

De son côté, l’équipe de l’Unité de recherche et de développement en agroalimentaire de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (URDAAT) a défriché le créneau du bœuf à l’herbe. Depuis quelques années, leur produit, le bœuf VitaliPré, se taille une place auprès d’une clientèle préoccupée par sa santé. Abattus à l’âge de 12 mois, les animaux sont engraissés à l’herbe et au lait maternel, explique l’équipe de l’URDAAT. Le bœuf VitaliPré présente une viande maigre, plus riche en vitamine B12 et avec un profil lipidique différent, ce qui aurait des bénéfices en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires. Près d’une dizaine de producteurs alimentent ce marché en plein développement.