Élevage 29 août 2014

Diarrhée porcine : un premier cas au Québec

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La période de grâce du Québec au sujet de la diarrhée épidémique porcine (DEP) est chose du passé.

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a en effet confirmé un premier cas d’infection par ce virus en Montérégie, dans une ferme sous contrat avec F. Ménard, le 23 février. Il s’agit d’un engraissement de 1 000 porcs, porteurs du virus, mais qui n’affichent pas de signes cliniques. La ferme a été mise en quarantaine. Seul l’éleveur peut pénétrer dans le bâtiment.

Selon toute vraisemblance, le transport des animaux serait en cause. « Ce qui est sûr, c’est que la contamination ne provient ni de nos maternités, ni de nos pouponnières, ni de l’alimentation », a indiqué à la Terre Charles Surprenant, vétérinaire chez F. Ménard.

Les résultats de laboratoire pour cet élevage sont tombés tard en soirée, le 21 février. Mais des tests avaient détecté, à deux reprises, les 10 et 12 février, la présence du virus sur le quai de débarquement de l’abattoir de F. Ménard, à Ange-Gardien. L’entreprise est alors remontée à la source afin d’éviter la propagation.

Le fait que F. Ménard constitue une organisation bien structurée a permis d’agir rapidement. « F. Ménard a prélevé 800 échantillons en 4 ou 5 jours, tant sur les camions, à l’abattoir que dans les 425 fermes qui font partie de son réseau d’élevage, a signalé M. Surprenant, et des réunions de crise ont eu lieu tous les matins. »

Selon ce vétérinaire, ce premier cas de DEP représente certes une mauvaise nouvelle, mais c’est en même temps un moindre mal, car c’est dans les maternités que ce virus s’avère le plus dévastateur. Les pertes sont en effet mineures dans les pouponnières et les engraissements, a-t-il noté. L’engraissement en cause fonctionne en tout plein tout vide et les porcs vont donc sortir en une seule fois vers l’abattoir.

Dans un communiqué émis le dimanche 23 février, le MAPAQ réitère que la DEP ne présente aucun risque pour la santé humaine ni pour la salubrité des aliments. Rappelons que depuis le 20 février, les directeurs de laboratoire sont obligés de déclarer tout cas de diarrhée épidémique porcine constaté sur le territoire québécois.

Pas d’autre cas

« Il n’y a pas d’autre cas suspecté ou en investigation, ce qui suggère que la circulation du virus est limitée », a déclaré à la Terre le coordonnateur de l’Équipe québécoise en santé porcine (ÉQSP), Martin Pelletier, aujourd’hui. « Notre objectif vise à éradiquer cette maladie de sorte que les éleveurs, qui ont traversé des années difficiles, puissent bénéficier de la période de meilleurs prix qui s’annonce », a noté le coordonnateur. Pour l’heure, il n’y a pas de programme de compensations prévu.

Les neuf abattoirs majeurs de porcs au Québec effectuent tous des tests à intensité variable pour détecter le virus, a ajouté M. Pelletier. F. Ménard, mais aussi Olymel, à Saint-Esprit, testent tous les camions.

Les Éleveurs de porcs du Québec soulignent l’importance pour tous les acteurs de la filière d’appliquer les mesures de biosécurité dévoilées depuis plusieurs mois déjà. « Nous demandons aux éleveurs de contacter immédiatement leur vétérinaire en cas de signes cliniques », a précisé Gaëlle Leruste, conseillère aux communications.