SAINT-HYACINTHE – Le motorisé de Mario Mathieu a levé l’ancre, le 27 octobre au matin, pour mener l’ancien producteur laitier et sa conjointe au Texas, où ils y passeront tout l’hiver. « C’est la première grande ride qu’on va faire. Tranquillement, on s’installe pour nos vieux jours », a-t-il confié à La Terre, 48 heures avant son départ de Saint-Hyacinthe. 

Sa situation actuelle n’est pas le fruit du hasard. Quand il a racheté la ferme de son père à 29 ans, il imaginait déjà sa retraite. « Après la ferme, je voulais faire des meubles, de la sculpture sur bois et m’acheter un campeur pour me promener et faire des jobines à gauche et à droite. Ça finit pas mal comme ça! » se réjouit-il. 

Il prévoit désormais passer ses étés dans le chalet qu’il vient de se construire dans un camping de la Montérégie et ses hivers, au Texas. « Cette année, on a loué notre terrain, mais si on aime la place au Texas, on va acheter une maison dans le camping », projette-t-il. 

Au juste, pourquoi le Texas?  « C’est beaucoup moins cher qu’en Floride, autant le prix du terrain que le coût de la vie. Dans la partie du camping où on est, il y a juste des Québécois, et on est à 30 minutes du Mexique. On aura beaucoup de choses à visiter », explique-t-il. 

Un atelier d’ébénisterie

Lorsqu’il reviendra au Québec pour la saison estivale, en plus de passer du temps à son chalet, Mario Mathieu ira bricoler dans la propriété en campagne qu’il a récemment acquise près du camping, laquelle compte un grand garage, où il range son tracteur, de l’équipement et, surtout, où il a aménagé un atelier d’ébénisterie. 

« J’ai toujours aimé travailler le bois. Même quand j’avais ma ferme, je m’étais fait une petite shop à bois. Parfois, je n’avais pas le temps d’y aller pendant deux ou trois semaines et puis j’allais passer une couple d’heures. Ça me faisait du bien. C’est ça, le truc. Tu commences avant soixante ans à regarder ce que tu aimes. Une retraite assise devant la télé, je ne serais pas capable. Aujourd’hui, je pars dans ma shop et je m’amuse! » 

Entre deux parties de pickleball l’été prochain, il ne détesterait pas meubler son temps en rénovant une maison. « J’aimerais un genre de flip, et m’amuser avec ça. »

S’ennuie-t-il de la ferme?

Comme plusieurs producteurs laitiers qui vendent, M. Mathieu avait considéré, si son fils avait gardé la ferme, d’y passer une partie de sa retraite en donnant un coup de pouce aux travaux. Mais tout vendre a été le bon choix, évalue-t-il aujourd’hui. « Au début, je pensais aux animaux. J’étais habitué aux vaches, mais je sens que j’aime mieux ce que j’ai là. J’ai plus de liberté. Je n’ai plus de cassage de tête à penser aux animaux et aux semences. Je suis bien. » Le conseil qu’il formule à ses anciens confrères agriculteurs : « N’attendez pas d’avoir 70 ans et de vendre les vaches pour vous dire que vous allez commencer à jouer au golf, car vous n’aimerez peut-être pas ça, et vous allez trouver ça plate.  Mon voisin m’a traité de fou pendant 10 ans parce que je faisais faire des travaux à forfait et parce que je préparais ma retraite. Après, il m’a dit que j’avais eu raison! » raconte-t-il.