Actualités 25 septembre 2014

D’où vient la girouette?

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Cette coutume d’ériger une girouette au sommet d’un édifice public ou privé découle vraisemblablement des rites marquant la fin des travaux de construction, qui remontent à la plus haute Antiquité. Il n’y a pas si longtemps encore, à la fin de la corvée de construction d’une grange au Québec, le plus agile des charpentiers montait placer un bouquet de « sapinages » sur le faîte du bâtiment, donnant ainsi le signal des réjouissances de fin des travaux.

Au Moyen Âge, la girouette coiffe les tours des châteaux et les clochers des églises; elle est synonyme de pouvoir. Selon un édit papal du IXe siècle, on devait placer un coq sur le clocher de chaque lieu de culte, afin de rappeler aux paroissiens la trahison de saint Pierre, qui avait renié le Christ trois fois, avant d’avoir entendu chanter le coq. Sous le Régime français, « porter girouette » est réservé aux clochers des églises et aux résidences des notables. Les Français d’ici, qui veulent montrer un symbole de réussite économique et sociale, placent sur leur maison une girouette surmontée d’un coq, ce symbole de la noblesse leur ayant été refusé en France.

Emblème d’abord chrétien, la girouette se démocratise à compter du milieu du XIXe siècle, alors qu’on la voit apparaître dans le paysage rural québécois. L’habitude d’ajouter les points cardinaux sous la figure principale date de cette époque.

Le développement et la diversification des métiers, ainsi que l’essor de la vie marchande font apparaître les girouettes-enseignes personnalisées. Ce sont de véritables saynètes découpant la silhouette des gestes quotidiens des laboureurs, des artisans et des marchands. En plus de son rôle météorologique, la girouette a alors pour fonction d’informer le passant sur le métier du maître des lieux.

D’un point de vue mécanique, la girouette constitue une figure, en deux ou trois dimensions, posée sur un pivot. Pour assurer son bon fonctionnement, il faut qu’elle soit décentrée par rapport au pivot, tout en étant bien équilibrée. Les artisans la fabriquaient par découpage dans du bois ou du métal, sculpture sur bois ou martelage dans du métal relativement malléable, surtout le cuivre ou l’étain. Castors, chevaux, vaches, porcs, poissons, motifs héraldiques, bateaux, paratonnerres et coqs sont autant de motifs représentés. De nos jours, le cheval, la vache ou le poisson sont les plus communs, après le coq. Délicat détail architectural, la girouette fait partie de la culture matérielle québécoise et contribue au patrimoine agricole. Plusieurs l’apprécient pour sa valeur artistique.