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DRUMMONDVILLE – La ferme Les Cultures de chez nous, de Sainte-Brigitte-des-Sault, dans le Centre-du-Québec, a remporté la plus haute distinction de la 132e édition du prestigieux concours de l’Ordre national du mérite agricole. Les régions du Centre-du-Québec, de l’Estrie et de la Mauricie étaient à l’honneur lors de la cérémonie qui a eu lieu le 18 novembre, à Drummondville.
Ému, le patriarche Louis-Marie Jutras a déclaré que l’agriculture était encore bien vivante au Québec. « On plante 10 millions de poireaux aujourd’hui, mais sachez que le premier poireau reçoit autant d’amour que le dix-millionième. Je n’aime pas le terme « agriculture industriel ». Il y a autant d’amour dans notre passion et mes enfants ont dit qu’il faut rester humains en taille et en manière de faire et chez nous, ce sont des valeurs qui sont très importantes », a-t-il dit au micro.
Classée au 1er rang national de Ia catégorie or, la ferme exploite 135 hectares de poireaux, d’asperges, d’autres légumes et de petits fruits – dont une partie est certifiée biologique. Elle produit également des transplants de poireaux dans un complexe de serres de plus de 5 700 m2.
Les Cultures de chez nous ont également mis la main sur le prix Sollio groupe coopératif à l’agroenvironnement grâce à leur travail de rotation des cultures, à leur valorisation des déchets organiques et à leurs nombreuses certifications environnementales.
Rappelons que pour obtenir une médaille d’or, les producteurs doivent auparavant avoir remporté celles des catégories argent et bronze, un processus d’au moins 10 ans.
La Ferme Pittet, en Mauricie, et la Ferme Irma, dans le Centre-du-Québec, se sont classées en 2e et 3e place de la catégorie or.
Dans la catégorie argent, les trois fermes primées proviennent toutes de la même municipalité de Compton en Estrie. Les fermes Merveille, Provetaz ainsi que L’Abri végétal se sont hissés en première, deuxième et troisième places.
Dans la catégorie bronze, Le Petit mas (Estrie), la Ferme Jean-Yves Gamelin (Centre-du-Québec) et la Ferme AD Vigneault (Centre-du-Québec) l’ont emporté.
La Ferme de Sainte-Victoire, située à Sainte-Victoire-de-Sorel, en Montérégie, a obtenu le Prix de la relève agricole 2024, tandis que la mention spéciale de l’agrotourisme a été décernée au Verger Le gros Pierre, en Estrie.
Le plus vieux couple de lauréats
Réal Laflamme et Odette Gervais n’auraient raté la 132e cérémonie de l’Ordre national du mérite agricole pour rien au monde. À l’exception de la pandémie, le couple de la Montérégie y a assisté chaque année depuis qu’ils ont eux-mêmes remporté la plus haute distinction agricole, en 1981. D’ailleurs, à l’âge d’à peine 34 ans à l’époque, Réal Laflamme est devenu l’un des plus jeunes récipiendaires de la médaille d’or de l’Ordre national du mérite agricole. « On est le plus vieux couple [de lauréats] à assister à la cérémonie cette année », a confié M. Laflamme à La Terre, le 18 novembre. Nombreux sont ceux qui sont venus serrer la main de l’homme de 77 ans, tout au long de la soirée, dont le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, et le sous-ministre, Bernard Verret, que l’agriculteur a côtoyé durant sa carrière. C’est qu’en plus de s’occuper de sa ferme laitière, située à Saint-Hyacinthe, l’homme s’est impliqué dans les plus hautes instances coopératives agricoles pendant plus de 25 ans. Il a également été intronisé au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec en 2008.
Un animateur profondément attaché à l’agriculture
Tout au long de la soirée, Francis Reddy a communiqué sa fierté d’animer une telle cérémonie. « Comme simple citoyen, d’avoir la chance d’être avec vous pour remettre ces prix si importants et qui ont un sens si profond. Il y a des gens qui seraient excités d’être à Hollywood, moi je suis excité d’être avec vous ce soir, parce que ce que vous faites est fondamentalement important et j’ai un respect sincère pour le travail que vous accomplissez », a-t-il déclaré d’entrée de jeu.
Cet attachement sincère aux artisans du monde agricole, Francis Reddy le doit aussi à ses ancêtres. Du côté de sa mère, son arrière-grand-père Arsène Denis, de Saint-Norbert, dans Lanaudière, a été, de 1896 à 1924, juge et Commandeur de l’Ordre national du mérite agricole. Il a aussi été le premier président de la Coop fédérée. Son grand-père paternel, Joe Reddy, fait partie de la première cohorte d’agronomes d’Oka, dans les Laurentides. « Des deux bords, cet univers qui vous est si cher, je l’ai dans le cœur », a-t-il dit.