Actualités 30 avril 2019

Soyez à l’heure dans votre application

Le contrôle des mauvaises herbes s’avère d’une importance capitale dans la production de maïs. Mais pour connaître du succès, le producteur ne devra pas se limiter à appliquer des pesticides; il devra également les utiliser au bon moment.

Voilà l’un des constats que Peter H. Sikkema, chercheur à l’Université de Guelph, tire de ses 25 années de recherches sur la culture du maïs dans les champs.

Un retard de traitement au glyphosate du maïs en post-levée, par exemple, entraînera un effet négatif sur le rendement de 0,5 à 3 boisseaux à l’acre par jour, selon le chercheur. « Les producteurs retardent parfois l’application de glyphosate pour attendre que toutes les mauvaises herbes soient sorties, mais nos résultats démontrent le contraire », a-t-il indiqué lors d’une conférence au Rendez-vous végétal. Il estime que le moment optimal d’application du glyphosate en post-levée dépend des caractéristiques de chaque champ, mais se situe immanquablement entre les stades de 1 et de 8 feuilles du maïs.

Mais il ne suffit pas de s’intéresser au jour de l’application. Il faut aussi considérer l’heure à laquelle on applique l’herbicide, étant donné que la température affecte son efficacité. « Il faut le voir comme la cire d’une chandelle, a expliqué M. Sikkema. Plus il fait chaud et plus le produit devient fluide et facile à absorber. »

L’ouverture des feuilles entre aussi en ligne de compte selon lui, certaines plantes déployant celles-ci le jour, ce qui augmente la surface exposée à l’herbicide. L’application de l’herbicide Liberty à midi plutôt qu’à 6 h du matin, par exemple, a ainsi entraîné un gain de 17 % en productivité dans les essais au champ qu’il a réalisés.

Double application gagnante

Le chercheur a tenté de trouver la meilleure stratégie de lutte aux mauvaises herbes à adopter dans la culture du maïs. Il a pu constater que le double épandage d’herbicides s’avère la meilleure option tant du point de vue de la productivité que de la rentabilité. Par exemple, l’application d’un résiduel en pré-levée, puis de glyphosate en post-levée tardive, permet de contrôler en moyenne 97 % des mauvaises herbes, contre 88 % si on se limite à la seule application de glyphosate. M. Sikkema évalue que cette stratégie conduit à un gain de productivité de 5,6 % et engendre un gain financier de 2,2 %.