Actualités 13 juillet 2017

Marijuana : les producteurs en serre sont intéressés

Les Producteurs en serre du Québec (PSQ) veulent que l’on reconnaisse leur expertise pour cultiver la marijuana récréative, qui sera légale à partir de juillet 2018.

« À l’heure actuelle, les règles ne sont pas claires, mais ça semble encore assez lourd. Il faut que le ministère de l’Agriculture se mouille dans ce dossier. La production de marijuana risque d’être plus rentable que celle des camerises », lance André Mousseau, président des PSQ. Ce dernier ajoute que plusieurs producteurs s’intéressent à cette nouvelle filière, mais ne souhaitent pas devoir construire un « bunker » ou dépenser une fortune en mesures de sécurité. Le gouvernement du Québec mènera des consultations sur la légalisation du cannabis à travers le Québec durant les mois d’août et de septembre. Les PSQ ont bien l’intention d’être entendus sur la façon d’orienter la loi-cadre en matière de légalisation du cannabis.

Le projet de loi fédéral C-45 sur le cannabis prévoit « la production licite de cannabis » avec une licence ou un permis. Des inspecteurs auront le droit de vérifier les lieux de production. La réglementation détaillée qui accompagnera la future loi n’est cependant toujours pas connue. Pour le moment, le seul modèle qui existe est celui déjà en place dans le secteur de la marijuana thérapeutique. On ne sait pas encore, par exemple, si les activités de séchage devront s’effectuer dans un endroit hautement sécurisé ni s’il sera possible pour les producteurs en serre déjà établis de cultiver d’autres produits agricoles en plus de la marijuana sur un même site.

Les PSQ veulent que l’ensemble de l’encadrement de la production de cannabis tienne compte de l’expertise diversifiée des producteurs en serre, qui font déjà pousser des fruits, des légumes et des végétaux d’ornement. La production biologique en serre est par ailleurs bien établie, ce qui permettrait d’obtenir du cannabis bio.

Pour le moment, les agriculteurs ne semblent pas pleinement considérés pour la production de la marijuana légalisée. À preuve, les PSQ et l’Union des producteurs agricoles n’ont pas reçu d’invitation au récent Forum d’experts organisé par le gouvernement du Québec, où un atelier portait pourtant spécifiquement sur le modèle de production du cannabis et l’assurance qualité. Seules des entreprises de production à des fins médicales étaient sur place.

Avec la collaboration de Myriam Laplante El Haïli.