Actualités 9 mai 2018

Cannabis : Meilleures pratiques et petit guide pour éviter les faux pas

Nul besoin d’avoir de l’expérience pour réussir dans la production de cannabis, bien au contraire! Ce n’est pas une plante compliquée et ceux qui ont fait leurs armes dans la production ont acquis leur expérience dans des sous-sols, explique James Eaves, agroéconomiste de l’Université Laval. « Ils ne sont pas capables de répliquer l’expérience à grande échelle », ajoute cependant celui qui se spécialise dans la culture du cannabis. M. Eaves estime que les agriculteurs ont les compétences pour gérer la production de manière efficace.

Comme des tomates

« Se lancer dans la production de cannabis, c’est comme se lancer dans celle des fraises ou des tomates en serre », indique James Eaves. Il faut simplement comprendre comment la plante répond à son environnement et comment la loi encadrera la production du cannabis récréatif. Selon le professeur, les producteurs qui maîtrisent l’optimisation de l’espace dans les tomates de serre saisiront rapidement le concept pour le cannabis. Et ils devront, bien entendu, connaître les exigences du marché.

James Eaves est professeur en agroéconomie à l’Université Laval et consultant spécialisé dans la culture de cannabis. Crédit photo: Gracieuseté de James Eaves.
James Eaves est professeur en agroéconomie à l’Université Laval et consultant spécialisé dans la culture de cannabis. Crédit photo: Gracieuseté de James Eaves.

Éclairage

L’éclairage est l’outil le plus coûteux, mais également celui qui aura le plus grand impact sur la production, indique M. Eaves, qui est aussi consultant pour des sites de production de cannabis en Californie, en Ontario et au Québec.

C’est pourquoi il faut, selon lui, devenir un expert en éclairage en lisant des études pour comprendre les besoins de la plante et en faisant ses propres tests. « Si vous ne pouvez pas faire des tests sur du cannabis, faites-en sur des tomates. » Il croit d’ailleurs que les diodes électroluminescentes (DEL) sont à privilégier. « J’ai fait le test et je crois que c’est un meilleur choix que les HPS [lampes à vapeur de sodium haute pression] », précise-t-il.

Pour optimiser la production, l’agroéconomiste conseille de se concentrer sur l’intensité de l’éclairage plutôt que sur les différentes couleurs. « Le spectre de lumières, c’est comme les vitamines pour la plante. Si on lui donne un peu trop de lumière rouge, ce n’est pas grave. [Par contre], ce que je vois fréquemment, c’est un manque de lumière. »

Quel site choisir?

Au Canada, la production en champ ne sera pas idéale pour le cannabis, dit M. Eaves. Cultiver à l’intérieur permet de produire 12 mois par année, de contrôler l’environnement et d’assurer la qualité du produit. Cependant, cultiver ses plants dans un bâtiment fermé serait plus efficace que dans une serre. Si on utilise le soleil comme source de lumière, il faut mettre une croix sur le contrôle de l’environnement de la plante et sur la qualité de la luminosité. De plus, au Québec, l’hiver ne fournit pas l’ensoleillement nécessaire à la plante, ce qui fait augmenter les coûts en chauffage et en éclairage artificiel.

La production en bâtiment fermé permet aussi la culture en étages et augmente beaucoup le rendement, calculé en g/m2. Attention, prévient James Eaves, il est primordial de travailler avec un architecte qui connaît la culture du cannabis. « Les producteurs sous-estiment à quel point ils peuvent augmenter leur production en changeant simplement la façon dont ils ont aménagé leurs pièces en fonction des étapes de culture de la plante », explique-t-il.

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