Actualités 23 octobre 2018

À la recherche du substrat idéal pour la culture en serre

Fibres de coco, bran de scie, biocharbon… Les substrats de culture pour la production en serre n’ont pas de secret pour le chercheur David Wees. Depuis les débuts de sa carrière d’agronome, il y a 30 ans, il a étudié pratiquement tous les produits disponibles. « J’ai testé la laine de roche, la mousse de tourbe et plusieurs résidus industriels. J’ai même tenté de cultiver des fleurs et des légumes sur des résidus provenant de la fabrication d’éponges synthétiques. Je me suis vite rendu compte que ce matériau avait l’avantage de bien retenir l’eau, mais qu’il était toxique pour les plantes. Vous vous doutez bien que mes recherches sur ce substrat se sont terminées là », raconte-t-il.  

Mieux que la terre

Mais pourquoi tester tant de substrats au lieu d’utiliser de la « bonne vieille terre »? « La terre a l’avantage d’être fertile, mais elle peut abriter des insectes et des agents pathogènes, répond M. Wees. Pour réduire le risque de propagation, on préfère employer des substrats -stériles [ou presque]. De plus, la majorité des substrats sont plus légers que la terre, ce qui facilite les manipulations. Finalement, ils ont généralement une meilleure capacité de drainage que la terre, ce qui limite les risques de pourriture des racines. »

À chacun son substrat

Selon M. Wees, il est possible de faire pousser à peu près ce que l’on veut dans un substrat, à condition d’en déterminer les propriétés et de s’ajuster en conséquence. « Pour neutraliser l’acidité des résidus de bois, il suffit d’ajouter de la chaux, mentionne-t-il. Les résidus de textiles [coton, laine, polyester] sont intéressants eux aussi, mais leur capacité à retenir l’eau varie d’un lot de tissus à l’autre. Pour résoudre le problème, on peut trier les fibres ou les mélanger de façon à obtenir un matériau dont la capacité de rétention est constante. »

Le chercheur précise que la fibre de coco est également utilisée dans les serres nord-américaines depuis une vingtaine d’années. « C’est un substrat léger, compostable et capable de retenir l’eau. Il faut cependant le lessiver pour réduire sa teneur en sodium, car un excès peut restreindre la croissance végétale. Son emploi demeure économique même en tenant compte des frais d’importation à partir de l’Inde et du Sri Lanka, les principaux pays producteurs. » 

Plus récemment, des chercheurs ont identifié d’autres substrats présentant un bon potentiel, tels que les cosses de riz qui peuvent remplacer avantageusement la perlite parce que peu coûteuses et biodégradables.  

Fines herbes en serre

Au Québec, les fines herbes ayant le meilleur potentiel de culture en serre sont le basilic, le persil et la menthe. En plus de pousser rapidement, ces plantes sont très appréciées des consommateurs. 

Marie-Claude Ouellet, Agence Science-Presse