Alimentation 7 septembre 2019

5 trucs pour faire plus d’argent avec un verger

Les meilleures entreprises en pomiculture ont procédé à plusieurs changements depuis cinq ans afin d’augmenter leur rendement en pommes de qualité tout en diminuant leur coût de production. Voici cinq trucs de l’agronome consultante Monique Audette pour faire plus d’argent avec son verger.

Mieux choisir ses pommiers

Il faut prioriser une densité de plantation plus élevée comprenant des arbres plus petits qui produisent plus de fruits. De plus, la réduction du feuillage augmente la pénétration de la lumière, ce qui améliore la coloration des pommes et donc leur qualité. Il faut aussi implanter des cultivars plus payants : certaines variétés de pommes se vendent le double du prix. On utilise des porte-greffes (un végétal sur lequel on implante un greffon) pour mettre ces cultivars en production plus rapidement.

Standardiser les opérations de taille

Pour favoriser le développement optimal du pommier et sa mise en fruits, on crée une haie fruitière avec des arbres sans grandes branches permanentes. Il faut aussi s’assurer qu’il n’y a pas d’espace entre les arbres. On utilise, par ailleurs, des plateformes mobiles et des sécateurs électriques qui apportent plus de rapidité et entraînent moins de fatigue.

Traiter plus efficacement les ravageurs

Une meilleure connaissance des pesticides et de leur période d’application fait la différence. Quant aux méthodes de pulvérisation, mieux les connaître permet aussi d’appliquer les produits de façon uniforme, d’augmenter l’efficacité du traitement et de minimiser les pertes associées à la dérive. 

Propriétaire d'un verger et agronome consultante, Monique Audette s'est fait une expertise unique associée à la rentabilité des vergers.
Propriétaire d’un verger et agronome consultante, Monique Audette s’est fait une expertise unique associée à la rentabilité des vergers.

Être plus efficace

Il faut combiner les opérations, par exemple en pulvérisant les pesticides et en fauchant simultanément. La mécanisation des récoltes est également cruciale. Au lieu d’avoir un système d’échelle où les cueilleurs perdent du temps à monter, à descendre et à vider leur sac dans les bennes, il est plus rentable de mécaniser la récolte avec un chariot qui avance entre les rangs. C’est d’ailleurs ce qui a permis à l’agronome consultante Monique Audette de passer de 26 à 7 cueilleurs pour la même superficie, dans son propre verger.

Mieux gérer sa récolte

Les traitements pour retarder le mûrissement et la chute des fruits permettent de cueillir ses pommes dans la période idéale de maturité, de gagner du temps de cueillette en synchronisant mieux la récolte et d’avoir une mise en marché plus stratégique.

Quelques chiffres sur les entreprises de tête

Le Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA) a publié en 2018 des données qui différencient les entreprises pomicoles du groupe de tête par rapport au groupe de producteurs situés dans la moyenne. « En obtenant un meilleur prix et en contrôlant mieux leurs charges de main-d’œuvre, ces exploitants sont en mesure de rémunérer leur travail et de dégager des liquidités nécessaires pour soutenir leurs investissements », décrit le directeur du CECPA, Francis Goulet.

  • Le groupe de tête a un bénéfice moyen de 157 764 $ comparativement à 73 635 $ pour la moyenne des entreprises échantillonnées en 2016 [pour une production moyenne de 23 hectares].
  • Ce bénéfice supérieur de 84 129 $ à la moyenne représente 841 290 $ de profits de plus en 10 ans.
  • Une productivité supérieure : 17 % plus de minots de pommes à l’hectare que la moyenne.
  • Des coûts de production plus bas de 9 %, soit 0,79 $ le minot.
  • Une meilleure qualité : 26 % plus de minots de qualité fantaisie
    à l’hectare. 
  • Une plus grande efficacité : 9 % moins de temps est consacré à la récolte malgré un rendement supérieur en quantité et en qualité.