Actualités 30 décembre 2014

Contamination des grains : un problème

SAINTE-JULIE — Les grains de maïs, de blé, d’orge et autres, contaminés avec des mycotoxines, causent des pertes majeures dans les productions animales.

 

De plus, les mycotoxines, dont certaines sont cancérigènes, compliquent la tâche des meuneries, puisqu’elles ne sont généralement pas détruites par les procédés de cuisson ni de congélation; elles se retrouvent dans les produits finis tels que pains, croissants, etc.

Dans un contexte de mondialisation, où les éleveurs se doivent d’être toujours plus performants et où les boulangers artisanaux disparaissent au profit des multinationales, le problème des mycotoxines se révèle grandissant. Sans surprise, il s’agissait du thème central de la deuxième édition du Colloque sur les céréales, un événement présenté à Sainte-Julie, le 16 décembre dernier, par la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec et l’Association des marchands de semences du Québec.

Des impacts directs sur les troupeaux

Le premier conférencier, Younes Chorfi, du département de biomédecine vétérinaire à Saint-Hyacinthe, a surpris les quelque 130 participants en expliquant l’ampleur de l’impact des mycotoxines sur les animaux d’élevage. Son étude sur 30 fermes bovines du Québec a mesuré une contamination moyenne de 1,5 ppm de mycotoxines dans l’alimentation des animaux. « Au-dessus de 1 ppm, nous notons un nombre accru d’avortements, une diminution de production de lait et une augmentation du taux de réforme des vaches », a rapporté le chercheur. Ce dernier a soutenu que la présence de certaines mycotoxines dans le grain réduit le gain de poids quotidien du porc jusqu’à 50 %. « Une contamination supérieure à 1,5 ppm diminue la production d’anticorps, rendant l’animal plus vulnérable et plus affecté par les maladies, comme le virus du syndrome reproducteur et respiratoire porcin », a-t-il illustré.

Dans le secteur de la volaille, Emmanuelle Lewis, d’Agri-Marché, a rapporté qu’une contamination de 3 ppm de mycotoxines abaisse la production de 33 œufs par poule par année. Même un faible taux de 0,5 ppm diminuerait la production de 9 œufs par année et ces derniers seraient plus légers…

Poursuivre les efforts

Le Québec, en raison de son climat, est plus à risque de produire des grains présentant des mycotoxines. Mais la situation semble s’améliorer et les producteurs de grandes cultures sont invités à réduire ce phénomène de contamination en favorisant une rotation des cultures efficace, en choisissant des cultivars résistants, en employant, lorsque nécessaire, des fongicides appropriés, etc.

Plus de détails sur le Colloque dans le prochain numéro du magazine Grandes Cultures.