Actualités 6 juillet 2018

La canicule aura moins affecté les légumes que les fraises

Contrairement aux fraises, les cultures maraîchères ont été peu affectées par la vague de chaleur des derniers jours. Le problème, c’est que maintenant, « tout pousse trop vite ».

Jeudi, le directeur général de l’Association des producteurs maraîchers du Québec, André Plante, s’est entretenu avec une trentaine de producteurs propriétaires des plus importantes entreprises maraîchères de la province.

« C’est sûr que [la canicule] a coûté cher en eau, parce qu’il y a eu beaucoup d’irrigation dans les derniers jours, mais à part des petites parcelles de brûlures, les producteurs s’en tirent relativement bien », indique ce dernier.

La pluie survenue dans la nuit de jeudi à vendredi est un soulagement. « On vient d’aller dans les champs de citrouilles et les plants sont beaucoup plus beaux. Ils étaient fanés et commençaient à changer de couleur hier », indique Gino Maynard, de Saint-Paul-d’Abbotsford en Montérégie.

Le problème, c’est qu’avec la chaleur, tous les légumes poussent en même temps et de gros volumes arrivent sur le marché québécois. L’offre est supérieure à la demande, ce qui crée une pression à la baisse sur les prix de vente des producteurs aux grandes chaînes.

Inquiets de ne pouvoir écouler leurs stocks, les producteurs espèrent que les consommateurs répondront à l’appel, au Québec comme aux États-Unis. « Notre bouée de sauvetage dans les prochaines semaines serait de pouvoir exporter les surplus de l’autre côté de la frontière, indique M. Plante. Mais c’est un peu plus compliqué pour l’instant. »

Au champ, ce sont les orages que les producteurs craignent maintenant le plus.

Fraises

Le bilan n’est pas aussi positif dans la fraise.

« La saison s’annonçait très bien, mais avec la canicule, les rendements ont diminué de moitié dans certains champs, même si nous avons irrigué », indique Gino Maynard. 

Le mûrissement prématuré des fruits a causé une diminution du calibre et entraîné une baisse de rendements.

« Ce ne sera pas la meilleure année pour nous dans la fraise. On a un champ dont le rendement a été bon, mais pour le reste, c’est plus difficile », dit M. Maynard.

À L’Assomption dans Lanaudière, Josiane Cormier écourtera la saison. Elle pense devoir fermer ses portes aux autocueilleurs une semaine plus tôt qu’à l’habitude, puisque la chaleur a accéléré le mûrissement des fraises.

Chez FraiseBec, Simon Charbonneau a été en quelque sorte chanceux, puisque sa première vague de production était terminée lorsque la canicule a frappé. C’est pour la fraise d’automne que le producteur des Laurentides s’inquiète. Il craint une perte de rendement au mois d’août. « Chaque fois que j’ai vu ce genre de canicule là dans mes 42 ans en production, l’initiation florale s’arrête complètement. Là on va connaître un manque de fruits dans les cinq à six semaines suivant la canicule », explique M. Charbonneau. Le creux de vague pourrait durer d’une à deux semaines.