Ses fruits sont deux à trois fois plus gros que ceux du bleuet sauvage ou nain. Sa baie, riche en vitamine C et en potassium, contient beaucoup d’antioxydants. On vante ses multiples vertus, entre autres pour la prévention du cancer et des maladies du cœur, et même pour le ralentissement du vieillissement. Le bleuet « en corymbe », c’est son nom, a tout pour séduire et on le trouve aisément dans tous les centres de jardinerie. La réussite de son implantation exige cependant une bonne planification.

« Le Québec constitue la limite nordique pour l’implantation du bleuet en corymbe (Vaccinium corymbosum L.), ce qui en fait la principale contrainte de cette culture », souligne Luc Urbain, agronome et conseiller en horticulture à la Direction régionale de la Chaudière-Appalaches du ministère de l’Agriculture (MAPAQ). À des températures de moins 28 ºC, le bleuetier devient sensible au gel, à moins qu’une épaisse couverture de neige le protège. Au moment du choix du site d’implantation, on optera pour un endroit à l’abri du vent ou on pensera à installer des clôtures à neige pour en favoriser l’accumulation. « Les plantes ne ressentent pas le facteur éolien, mais le vent peut causer la dessiccation des plants », ajoute l’agronome.

Du soleil et de l’eau

Si le bleuet en corymbe s’implante dans les endroits mi-ombragés, il préfère les sites ensoleillés. « Dans un site mi-ombragé, le fruit s’avère peu sucré et la récolte, moins abondante », indique M. Urbain. La qualité du sol ne doit pas non plus être négligée : le bleuet en corymbe croît mieux dans un sol léger – sablonneux ou graveleux, dont le pH se situe entre 4,2 et 5,2. Dans les sols lourds, argileux, un apport de mousse de tourbe, de copeaux de bois ou de produits acidifiants comme le soufre favorise son implantation. La perle bleue exige un sol bien drainé.

Essentiel désherbage

« Tout autour du plant, le sol doit être exempt de végétation sur une superficie d’environ un mètre », recommande Luc Urbain. Le système racinaire superficiel du bleuet est incapable de lutter contre les mauvaises herbes ou le gazon pour les éléments nutritifs ou l’eau. À la plantation, après avoir procédé au désherbage manuel, on ajoutera un paillis de bran de scie ou de copeaux de bois de 10 cm d’épaisseur sur une largeur d’un mètre.

Oiseaux et bleuets ne font pas bon ménage

Souvent à proximité de la maison, le potager se trouve entouré d’arbres et d’arbustes où les oiseaux choisissent de nicher, parfois en abondance. « Comme les oiseaux se nourrissent de fruits mûris à point, il faut obligatoirement installer un filet pour protéger la récolte », soutient l’agronome Luc Urbain. Les oiseaux s’habituent rapidement aux autres méthodes d’effarouchement comme les assiettes d’aluminium ou les épouvantails, les rendant rapidement inefficaces.