Alimentation 31 mai 2017

Ractopamine détectée dans le porc d’une usine d’Olymel

Les autorités chinoises ont avisé le Canada qu’elles avaient détecté de la ractopamine, un médicament interdit dans ce pays, dans du porc en provenance d’Olymel, à Vallée-Jonction au Québec.

« Il y a une problématique évoquée par la Chine à notre usine de Vallée-Jonction », a confirmé Richard Vigneault, porte-parole d’Olymel. Ce dernier ajoute que les producteurs doivent normalement livrer du porc exempt de ractopamine. Seule l’enquête en cours pourra déterminer comment cette situation est survenue.

L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) n’a pas indiqué de quelle entreprise il s’agissait, mais a confirmé à La Terre « avoir temporairement arrêté de signer les certificats d’exportation pour les produits du porc provenant de l’établissement canadien en question ». Elle a demandé à l’entreprise de retrouver les produits expédiés en Chine et de les récupérer. Les ventes à l’étranger provenant d’autres établissements continuent normalement. L’ACIA travaille pour déterminer la source du problème.

« Il n’y a pas d’impact sur le travail à Vallée-Jonction », ajoute Richard Vigneault. Des pourparlers entre l’ACIA et son vis-à-vis chinois seraient en cours en ce moment même. Si l’usine perd son accréditation qui lui permet d’exporter ses produits en Chine, cela pourrait prendre au moins trois mois pour la récupérer en se basant sur des situations similaires dans le passé.

Protocole en place

« On a un protocole très rigoureux pour éviter la ractopamine dans l’ensemble du porc québécois », a confirmé David Boissonneault, président des Éleveurs de porcs du Québec. Ce dernier s’interroge donc sur les causes à l’origine de cette situation en évoquant la possibilité d’un test erroné (faux positif), d’une erreur humaine chez un éleveur ou dans une meunerie. Les meuneries sont également certifiées afin d’éviter la présence de ractopamine dans la moulée de porc. David Boissonneault précise par ailleurs que de simples résidus dans un silo ou un camion peuvent suffire à contaminer un lot.

« On ne pense pas qu’il y aura un impact sur les producteurs », ajoute le président des Éleveurs, qui fait valoir que les usines doivent payer le porc au prix prévu dans la convention et que d’autres marchés pourront probablement absorber la part de la production de l’usine en cause, qui était exportée en Chine.

Exportations

Le Canada a exporté 587 M$ de porc en Chine en 2016 pour un total de 314 000 tonnes. Selon diverses sources de l’industrie, la Chine n’achète pas souvent les coupes les plus lucratives de porc. Quelque 70 % du porc québécois sont vendus à l’étranger, et la Chine est la troisième destination après les États-Unis et le Japon.

Le dernier épisode de détection de ractopamine dans le porc canadien en Chine date de 2015. À ce moment, quelques usines d’une même compagnie ont été affectées puisque l’un des sites emballait la viande en provenance d’autres sites.