Agrotourisme 12 juin 2024

L’agrotourisme, un secteur toujours effervescent

On s’accorde généralement pour dire que la pandémie a donné un fort coup de pouce à l’achat local. Mais si plusieurs producteurs ont témoigné d’un essoufflement de cet engouement au cours des derniers mois, l’Association de l’agrotourisme et du tourisme gourmand du Québec, aussi connue sous le nom de Terroir et saveurs, n’est pas de cet avis. 

Odette Chaput

Les données recueillies auprès des entreprises agrotouristiques pour le bilan de saison 2023 témoignent plutôt d’une croissance maintenue depuis la pandémie. Près de 75 % des entreprises agrotouristiques ou de tourisme gourmand se sont dites satisfaites de la dernière saison. 

« L’achalandage saisonnier a été excellent », fait valoir Odette Chaput, directrice générale de Terroir et saveurs, qui note tout de même qu’il a fallu faire preuve de créativité pour contourner l’enjeu de la main-d’œuvre.

Certaines expériences ont été modifiées dans leur façon d’être offertes. Par exemple, on va offrir moins de visites guidées dans une journée ou on va les offrir avec des panneaux d’interprétation.

Odette Chaput, directrice générale de Terroir et Saveurs

Mme Chaput salue aussi l’innovation des entreprises d’ici et l’intérêt grandissant des chefs et des restaurateurs à mettre le terroir de l’avant. « On découvre de plus en plus de jeunes chefs dont la mission est de valoriser le terroir québécois. C’est une nette tendance. En même temps, du côté des producteurs et des artisans, on voit de l’effervescence pour le développement de nouveaux produits. Ça leur coûte cher, mais ils font leur place avec ces nouveaux produits. Ça, on n’est pas en régression, mais en plein développement », précise-t-elle, en mentionnant que d’autres infrastructures touristiques, comme les stations de ski, font appel à Terroir et saveurs pour ajouter une carte gourmande à leur offre. 

Elle note aussi que les régions travaillent aussi, chacune à leur rythme, à développer leur identité culinaire. La directrice générale du Regroupement des tables de concertation bioalimentaire du Québec, Marie-Christine Beaulé, ajoute que les efforts de concertation au niveau régional, notamment via les ententes sectorielles conclues avec le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, contribuent à fidéliser la clientèle. 

« La saison touristique va débuter en Gaspésie, dans le Bas-Saint-Laurent, aux Îles-de-la-Madeleine, etc. Oui, les frais ont augmenté, mais le touriste est prêt aussi à payer parce qu’il sait que tout coûte plus cher, précise-t-elle. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean [a tenu au début mai sa] foire Zone boréale, qui a connu un succès extraordinaire. Donc, oui, il y a une crise, mais en même temps, le consommateur est prêt aussi à tendre la main. »