Environnement 30 mars 2020

Les Vergers Paul Jodoin adoptent l’emballage recyclable

Décidés à se préoccuper de l’aspect environnemental avant que l’industrie ne se le fasse imposer, les propriétaires des Vergers Paul Jodoin remplacent une part de leurs sacs de plastique et font l’essai d’emballages cartonnés pour leurs pommes.

Depuis quelques temps, les clients de sept épiceries de Montréal et de sa banlieue ont accès aux pommes du verger sous le nom Tradition Verger dans des boîtes de carton. « On voyait de plus en plus la préoccupation autour du plastique et on trouvait qu’après 50 ans, c’était le temps de tester un nouvel emballage. On prend le bon chemin tout de suite avant que des taxes à l’achat nous soient imposées », raconte le vice-président des ventes et du marketing, Pierre Jodoin. 

L’entreprise vise une période de huit semaines pour évaluer le succès de son initiative. « C’est un long processus de changer les habitudes des consommateurs. Les opérateurs d’épiceries sont majoritairement curieux de ce changement », selon M. Jodoin. Mais comme les distributeurs, ils sont hésitants à changer les façons de faire et demandent une plus longue période pour évaluer la tendance de ce nouveau marché. « On est allés avec un groupe d’épiciers qui avaient la même vision que nous. » Le producteur et emballeur a associé le nom du verger à celui d’une de ses divisions commerciales d’emballage de jus Tradition pour lancer ces nouvelles boîtes 100 % recyclables. « C’est plus rapide et facile de se prêter à un test en créant notre propre marque que d’attendre la collaboration d’une marque privée », affirme M. Jodoin.

Pas de changements, pas d’agrément

Les propriétaires des Vergers Paul Jodoin ont travaillé avec une équipe de designers et un fournisseur de carton d’une de leurs gammes pour confectionner leur nouveau contenant de fruits. Ces caissettes, qui affichent le slogan incitatif Collation futée, planète en santé, peuvent se convertir en bols à fruits ou en présentoirs dans le réfrigérateur. L’ensacheuse actuelle nécessite un ajustement manuel pour emballer les contenants de quatre livres de pommes. « C’est de l’investissement, mais on s’est dit que rien n’allait se créer avec rien. Si le concept est adopté, on investira graduellement dans du nouvel équipement pour automatiser l’emballage de ces boîtes trouées », explique M. Jodoin, fier de ces caissettes qui laissent entrevoir les fruits tout en les protégeant et qui sont facilement transportables par les consommateurs.

Si la distinction emballée des Vergers Paul Jodoin augmente leurs ventes, c’est un plus. Mais l’entrepreneur visionnaire, qui n’aspire pas nécessairement à augmenter sa notoriété, se réjouit à l’idée de donner un souffle écologique à l’industrie. « Si on attend des exigences gouvernementales, on peut attendre longtemps. C’est à nous de créer et d’avancer dans le bon sens. C’est cette idée-là qu’on aime », explique avec satisfaction M. Jodoin.