Élevage 16 janvier 2020

Une ferme laitière hors du commun

Depuis plus de 40 ans, la Ferme Landrynoise se démarque dans le paysage laitier québécois. Portrait d’hier à aujourd’hui de la plus grande ferme laitière de la province.

En 1962, Jean-Marie Landry se porte acquéreur d’une terre de 40 hectares et de quelques vaches à bœuf. Trois ans plus tard, il démarre son exploitation laitière avec une dizaine de bêtes. Rapidement, l’entreprise prend du galon. Dès 1980, une salle de traite d’une capacité de 200 vaches est construite, une rareté à l’époque. Les années se succèdent, les chiffres augmentent et la Ferme Landrynoise devient la plus grande du Québec.

Aujourd’hui, elle compte 2 900 têtes, dont 1 400 vaches en lactation et 1 700 kilos de quota. Vingt-huit robots de traite Lely A5 répartis sur trois sites recueillent la production quotidienne totale de 55 000 litres. L’entreprise s’occupe elle-même du transport de son lait. De plus, une étude environnementale est en cours afin d’obtenir un certificat d’autorisation pour 5 200 unités animales, dont 2 900 vaches en lactation, « mais ça ne veut pas dire qu’on va se rendre là », précise Carl Landry, l’un des trois actionnaires avec ses frères Daniel et Éric.

Au chapitre des cultures, la Ferme Landrynoise exploite 4 200 acres, dont 1 000 acres en maïs à ensilage, 900 acres en maïs-grain, 900 acres en foin, 700 acres en blé et 700 acres en soya. L’équipe compte aussi sur 19 employés à temps plein, 2 employés à temps partiel, 2 travailleurs étrangers et quelques ouvriers saisonniers.

À la fine pointe

Il y a un peu plus d’un an, la Ferme Landrynoise inaugurait un nouveau complexe laitier : une étable flambant neuve, bâtie au coût de 10 M$, sur le site original de Saint-Albert, dans le Centre-du-Québec. En parallèle, les autres bâtiments abritant des vaches laitières ont aussi été rénovés. « On a tout passé au peigne fin », illustre Carl Landry.

Pour les entrepreneurs, qui ont investi 12 M$ au cours des trois dernières années, toutes les dépenses sont mûrement réfléchies. « Tous les projets sont pensés deux à trois ans à l’avance. Il faut planifier à long terme pour ne pas avoir de surprise », estime M. Landry. Une bonne évaluation des besoins s’avère aussi primordiale. « Quand on fait un investissement, on le fait toujours selon ce qu’on veut et non parce que le voisin le fait. »

La famille Landry n’a pas peur d’innover, mais s’informe deux fois plutôt qu’une avant de le faire. Ç’a été le cas lors de l’acquisition d’un séparateur de fumier malgré les craintes entourant la litière recyclée. « On a suivi les conseils de ceux qui l’utilisent et pour qui ça marche », explique M. Landry. Les craintes se sont révélées non fondées puisque la qualité du lait est demeurée excellente. Cette technologie permet de faire des économies appréciables en achat de litière et en manutention, étant donné que la litière est distribuée dans les logettes par des robots.

Projet

Au-delà des chiffres et des performances, les propriétaires aspirent à « avoir du monde épanoui à la ferme. Des gens qui se lèvent le matin et qui ont envie d’y travailler », résume Carl Landry. La Ferme Landrynoise ne serait pas ce qu’elle est sans la vision de son fondateur, Jean-Marie Landry, un homme passionné et un travailleur acharné, ajoute son fils. Aujourd’hui, à 83 ans, Jean-Marie occupe les fonctions de « commissionnaire » de la ferme. L’entreprise se prépare également à intégrer la relève, soit Jessica et Steven, les enfants de Carl. 

Carl Landry, l’un des actionnaires de la Ferme Landrynoise, a présenté l’entreprise au Rendez-vous d’expertise sur les fermes de 100 vaches et plus. Photo : Via Pôle d’expertise en gestion
Carl Landry, l’un des actionnaires de la Ferme Landrynoise, a présenté l’entreprise au Rendez-vous d’expertise sur les fermes de 100 vaches et plus. Photo : Via Pôle d’expertise en gestion