Vie rurale 10 décembre 2019

Un nouveau verger pour l’Université McGill

« Depuis 30 ans, je prends soin du verger de McGill, confie fièrement Michael Bleho, coordonnateur du Centre de recherche horticole de l’Université McGill. J’adore travailler avec les pommiers! » Débordant d’enthousiasme, il annonce ainsi l’aboutissement d’un projet colossal : planter un nouveau verger pour l’université.

« Le verger actuel date de mon arrivée à l’automne 1984, explique-t-il. Ces vieux pommiers avaient donc besoin d’être changés. » De plus, les chercheurs souhaitaient pouvoir disposer d’un verger spécialement destiné à leurs études. En effet, la culture des pommes ayant beaucoup changé dans les 30 dernières années, il fallait moderniser les installations.

« Nous avons mis en place un bloc de 500 pommiers pour la recherche de même que 2 000 à 2 500 pommiers supplémentaires pour fournir notre marché et les cafétérias du Campus du centre-ville », raconte M. Bleho. Une plantation à haute densité a alors été privilégiée puisque cette nouvelle façon de cultiver les pommes permet d’obtenir une récolte plus rentable. « Par exemple, les 2 700 pommiers du nouveau verger occupent environ un hectare et demi alors que le vieux verger a une superficie de trois hectares », explique l’horticulteur. Un espace d’à peine un mètre sépare donc les pommiers et ceux-ci sont fixés à un système de tuteurage composé de poteaux et de fils de fer. Une pellicule plastique installée au sol permet d’étouffer les mauvaises herbes et d’éliminer l’utilisation d’herbicides.

« Ces nouvelles installations sont intéressantes pour les étudiants, souligne Michael Bleho. Ils peuvent se familiariser avec les techniques de taille dans un verger moderne », des apprentissages qu’ils pourront transposer dans leur futur rôle de pomiculteur.

Un projet de longue haleine

L’implantation d’un nouveau verger est un projet d’envergure. Par exemple, Michael Bleho et son équipe ont greffé 3 000 pommiers, un processus délicat qui assure la qualité des variétés. « Je connais très bien le greffage, souligne l’horticulteur. J’ai donc entraîné trois étudiants. Ils ont fait un très bon travail et nous avons obtenu un taux de succès très satisfaisant. »

Le processus permettra de cultiver une dizaine de variétés de pommes dans le nouveau verger. Toutefois, il faudra attendre quelques années encore avant de pouvoir récolter les premières pommes. « Les pommiers doivent d’abord atteindre une certaine hauteur avant qu’ils puissent porter des fruits », explique M. Bleho.

En attendant, c’est l’ancien verger qui fournit les pommes nécessaires au Centre horticole. Par la suite, il deviendra un site d’autocueillette. « J’aime beaucoup l’idée d’ouvrir la ferme à nos étudiants du centre-ville, s’enthousiasme Michael Bleho. C’est une bonne façon d’initier les nombreux étudiants étrangers à cette activité traditionnelle d’automne. »

Le greffage

Les arbres fruitiers ne sont pas cultivés à partir d’une semence. Pour reproduire une variété, il faut plutôt recourir au greffage. Pour ce faire, l’horticulteur prend un bourgeon de la variété qui l’intéresse et le greffe sur un autre pommier appelé porte-greffe. Les sujets sont généralement choisis en fonction de leur taille, de leur rendement et de leur résistance au froid et aux maladies.