Vie rurale 19 novembre 2019

La grève du CN coupe l’approvisionnement en propane aux agriculteurs

Le propane utilisé par les agriculteurs est principalement transporté par train et la grève déclenchée hier par plus de 3 000 employés du Canadien National (CN) plonge les fournisseurs de propane et les agriculteurs dans un état d’urgence.

« Je suis l’un des plus gros [vendeurs de propane] au Québec et avec la grève qui s’est déclarée hier, j’ai deux jours d’autonomie. Je suis obligé de rationner mes clients. Je mets les éleveurs de porcs, de poulets, etc., en priorité, mais j’ai dit ce matin aux producteurs de maïs d’arrêter de battre et d’arrêter de mettre du grain dans leur séchoir, car il n’y aura plus de propane pour eux », dit le président de Budget Propane, Guy Marchand, qui possède cinq succursales au Québec.

État d’urgence

Le directeur de l’Association québécoise du propane, Raymond Gouron, affirme qu’il s’agit d’une situation d’urgence. « On a appelé la sécurité civile pour mettre en place un plan d’approvisionnement d’urgence, car il y a présentement urgence », estime-t-il. Il fait remarquer que la capacité d’entreposage de propane au Québec est limitée et que 80 % des approvisionnements proviennent par train de l’Ontario. Le transport par camion demeure insuffisant pour apporter les volumes nécessaires de propane, surtout en cette période où le séchage du maïs commande d’immenses volumes de gaz. « On attend des nouvelles du gouvernement le plus rapidement possible », atteste M. Gouron.

« Une méchante surprise »

L’agriculteur Pascal Leduc, de Mirabel, a appelé ce matin pour faire remplir son réservoir de propane afin de sécher son maïs. « Le vendeur m’a dit qu’il ne pouvait pas le remplir à cause de la grève. C’est une méchante surprise! » peste-t-il. Cette situation l’oblige à ventiler son grain avec des ventilateurs qui lui coûtent 37,82 $ par jour en électricité. Remettre son séchoir en marche lui occasionnera des dépenses inutiles de 700 $ « pour rien » lorsque le propane sera disponible. Sans oublier que faute de pouvoir sécher son grain, il doit laisser du maïs encore aux champs. « Quand ce n’est pas la neige qui nous arrête, c’est le propane », se désole le producteur, qui en consomme près de 6 400 litres pour sécher ses 35 hectares de maïs.

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